Une parole spécifique de l’Eglise catholique sur l’écologie et l’environnement
Mgr Marc Stenger est intervenu devant les évêques, jeudi 25 mars, pour un premier point d’avancement suivi d’un temps d’échanges entre les évêques. Interview.
A travers un vote très large en novembre dernier, les évêques ont signifié l’importance de ce sujet pour eux. Le groupe de travail, constitué dans la foulée de la dernière assemblée, a souhaité partager avec les évêques ses premiers constats et travailler ensemble sur l’enjeu principal : quel message original et spécifique l’Eglise catholique peut-elle avoir sur ces questions qui traversent toute la société et donnent lieu à toutes sortes de prises de parole.
Quel est ce constat ?
Nous avons tout d’abord été frappés par le sentiment assez largement partagé que l’Eglise catholique n’a jamais rien dit sur le respect de l’environnement. Or nous sommes bien loin du niveau zéro en termes d’implication et de prises de paroles. Les papes Jean-Paul II et Benoît XVI ont eu des paroles fortes de l’Eglise catholique sur le respect de la création. L’Encyclique Caritas in Veritate consacre une partie importante à ce thème. La question est traitée de façon très explicite dans différents mouvements et instances de l’Eglise en France : le Conseil Famille et société, Justice et Paix, Pax Christi… Dans de nombreux diocèses, des groupes sont activement engagés sur le sujet.
Quelle peut-être l’action de l’Eglise face à ce constat ?
L’Eglise a en premier lieu une parole à donner : elle doit se fonder sur la motivation des hommes et non la culpabilisation. Elle se doit aussi de rappeler la beauté de la création et la responsabilité de l’homme vis-à-vis d’elle.
C’est une parole qui fonde des attitudes et des choix nécessaires pour ouvrir la perspective d’un développement durable. Elle invite ainsi à des initiatives concrètes.
L’Eglise peut ainsi apporter un éclairage spirituel et théologique à des modes de vie.
Elle peut et doit aussi souligner les implications sociales du problème : quelles sont, par exemple, les conséquences de l’hyperconsommation sur les pays du Sud ?
Comment les évêques envisagent-ils d’avancer sur le sujet ?
Nous avons proposé de travailler en trois temps : le groupe de travail se mettra tout d’abord à l’écoute des questionnements en rencontrant des experts, des scientifiques… Dans un second temps, et riches de ces questions, nous passerons en revue nos fondamentaux. Nous avons une théologie de la création, une anthropologie chrétienne qui nous donnent des outils pour éclairer et fonder nos pratiques. Enfin, nous nous orienterons vers des débouchés concrets à travers le développement d’instruments de travail, d’une sensibilisation de nos communautés, de la promotion d’initiatives inscrites dans l’expression d’une parole d’Eglise.
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