Jeunes : toutes les vocations en question
Les diocèses, les services et mouvements initient, ici et là, des démarches pour accompagner les jeunes dans leurs choix de vie. Orientation professionnelle, vocation spécifique, etc. Et si la réflexion commençait d’abord par un ancrage dans l’appel de tout chrétien à la sainteté ? Focus sur deux initiatives originales. Par Florence de Maistre.
“Il y a énormément de propositions dans les diocèses en France ! Je pense à ces marches pour les vocations, ouvertes à tous, qui manifestent le souci de porter ensemble cette prière. Nous encourageons les évènements diocésains qui offrent aux jeunes une possibilité de réflexion et proposons de nombreuses idées d’animation. Je rejoins les propos du Pape lorsqu’il dit que toute pastorale est vocationnelle. Tout accompagnement de choix, y compris d’orientation scolaire, est une démarche vocationnelle. Nous en avons à poser tout au long de la vie. Regardons les questions éthiques actuelles, le discernement est compliqué : n’attendons pas la fin de vie pour nous décider ! La tradition de l’Église donne des outils, comme la relecture, qui permettent de se rendre compte de ce qui donne du sens à sa vie ou l’entrave”, indique sœur Marie Valérie Lagarrigue, responsable nationale vocations SNEJV (service national pour l’évangélisation des jeunes et pour les vocations). À La Rochelle, les Routes Abraham viennent d’être lancées. Il s’agit de quatre journées de marche dans le diocèse autour d’une figure de sainteté pour les jeunes de 18 à 35 ans qui n’ont pas encore posé de choix de vie.
Nous partons de la vocation baptismale et de la vocation à la sainteté pour mieux comprendre à quoi chacun est appelé
“Nous sommes entourés par les diocèses de Luçon et de Bordeaux, qui proposent des parcours vocationnels ambitieux. Nous n’avons pas les moyens de les mettre en œuvre. En revanche, nous reprenons la façon dont la question est pensée. Nous partons de la vocation baptismale et de la vocation à la sainteté pour mieux comprendre à quoi chacun est appelé et déverrouiller les peurs liées aux vocations spécifiques”, explique le P. Louis Chasseriau, responsable du service des vocations du diocèse de La Rochelle. L’idée ? Intégrer la dimension vocationnelle à la formation initiale de tout jeune chrétien et proposer des espaces de réflexion avant même que les questions émergent vraiment. Le moyen choisi ? Quatre dimanche de rencontre par an, entre détente, balade au grand air, prière et convivialité. Le tout guidé par une grande figure d’Église dont le parcours souligne un aspect important de tout choix.
La première marche a rassemblé, début octobre, une petite dizaine de jeunes autour du Fort Lupin à Saint-Nazaire-sur-Charente. Les six kilomètres parcourus ne relèvent pas de l’exploit sportif, mais plutôt d’une démarche qui veut donner du temps au temps, aux paysages et aux enseignements, à la célébration eucharistique et à l’adoration. Les participants, étudiants et jeunes professionnels, aux origines sociales et parcours très divers, déjà connus du service des vocations, ont hésité à inviter d’autres amis. Le projet, qui entend donc la vocation au sens large, a été bien compris. Ils seront, c’est certain, plus nombreux au prochain rendez-vous. “Mission accomplie !”, se réjouit le P. Chasseriau.
Aucune vocation ne peut naître
en dehors d’un cœur joyeux
C’est sur les pas du Bienheureux Pier Giorgio Frassati que les jeunes ont tout d’abord cheminé et découvert avec lui que don de soi et vocation baptismale vont de pair. Nul besoin d’attendre un appel à la vie consacrée par exemple, pour s’engager dès maintenant, pleinement. “La question de la vocation peut être paralysante. Nous ne cherchons pas à édulcorer le sujet pour détendre l’atmosphère. Nous avons plutôt un certain franc parler ambitieux sur notre vocation commune. À partir de là, chacun peut comprendre sa vocation spécifique selon son propre désir et celui de Dieu, qui ne nous veut ni enfermé ni aux ordres avec le petit doigt sur la couture”, assure le responsable du service diocésain des vocations. À la suite de cette première étape, le baptême comme source du don, les Routes Abraham emmèneront les jeunes du côté de Saintes, en suivant l’itinéraire de saint Philippe Nerri et son appel à la joie. Le P. Louis Chasseriau reprend : “Aucune vocation ne peut naître en dehors d’un cœur joyeux. Nous rappelons les éléments fondamentaux de toute vie chrétienne, avec cette radicalité évangélique et baptismale qui concerne tout le monde et peut voir éclore des vocations spécifiques.”
Pause au monastère
“Je vois chez les jeunes une soif de bonheur et de vérité. À nous de leur donner les clés de cette quête. La vie n’est pas linéaire, mais nous pouvons nous appuyer sur une base, un roc : en découvrant la vie chrétienne, la relation avec Dieu qui rend heureux, et en cheminant avec d’autres”, partage sœur Anne-Violaine, moniale dominicaine à Dax. Pour entrer dans l’Avent de façon différente, l’association Vie Monastique en lien avec le SNEJV, renouvelle la proposition “Pause au monastère”. Plus de cinquante communautés de Frères et de Sœurs carmélites, cisterciens, clarisses, dominicains, franciscains, fraternités monastiques de Jérusalem, trappistes, et d’autres encore, en France et en Belgique, ouvrent leurs portes et invitent les jeunes de 18 à 35 ans à se rencontrer, selon les lieux un samedi, un dimanche ou un week-end entier courant décembre.
L’idée est née en 2018, il s’agissait de partager un temps fort en communion avec le synode des jeunes à Rome. Depuis, elle est devenue ce rendez-vous de l’Avent, entre repos et découverte de la vie monastique, de sa vie fraternelle, de la prière, du travail et du silence. Ni retraite spirituelle, ni week-end de discernement vocationnel, la démarche reste très ouverte. L’an dernier une trentaine de participants, étudiants et jeunes professionnels ont relevé le défi. “C’est difficile pour un jeune d’oser entrer dans un monastère. Ils peuvent venir en petits groupes. La proposition permet de rencontrer le Christ à travers la vie monastique, découvrir ce qui se passe derrière les murs. Se rendre compte que cette vie-là existe encore et qu’elle est possible ! Les Frères et les Sœurs en témoignent avec une grande joie !”, souligne Françoise Ledru, coordinatrice du site vie-monastique.
Chaque monastère organise son programme selon son rythme et charisme. Temps d’accueil, visite des lieux clés du monastère, partage du repas, participation aux offices de prière, activité manuelle, temps d’échange et de réflexion font partie de la proposition. À Dax, les jeunes ont la chance de pouvoir découvrir les vitraux de Kim en Joong et de vivre cette expérience d’une catéchèse en lumière sensible et différente. Ils peuvent également s’initier, s’ils le souhaitent, à la calligraphie. “Nous prenons aussi un temps de libres questions-réponses pour faire davantage connaissance. J’admire ces jeunes, leur générosité. J’aime leur rappeler qu’ils sont acteurs de leur vie, qu’ils doivent conserver leur propre personnalité pour faire leurs choix. Nous pouvons les aider, parler avec eux sans qu’ils craignent d’être moqués ou jugés”, précise sœur Anne-Violaine. Elle ponctue : “J’espère que les jeunes vont répondre nombreux à notre invitation et que nous pourrons leur donner un aperçu de la vie monastique. Même si elle ne se voit pas, elle peut être féconde. Quelle que soit la voie choisie, se donner a du sens : c’est un chemin de bonheur”.
Saint Dominique est né, au milieu du XIIe siècle en Espagne, vers 1170. C’est un homme du Moyen-Âge, un Espagnol de famille riche. Ses parents décident pour lui qu’il serait prêtre et ils lui font étudier la théologie à l’université.
St Dominique se trouvant au cœur de l’hérésie cathare va de toutes ses forces vaincre cette hérésie par les seules armes la droiture de sa pensée qui trouve sa source en Dieu.
En 1207, st Dominique fonde un monastère de femmes à Prouilhe et c’est ainsi que commence l’Ordre des Prêcheurs. St Dominique va l’appeler : la sainte Prédication.
En 1863, 15 sœurs du monastère st Dominique de Nay partent pour aller fonder un nouveau monastère à Dax. Elles fondent le monastère st Joseph sur le domaine de l’ancien monastère des Clarisses (XVIe siècle) affecté depuis la Révolution à des usages autres que religieux. Jusqu’à maintenant il y a eu toujours des moniales dominicaines.
En 1996, une nouvelle communauté de dominicaines nait. Elle est le fruit de l’union de 4 monastères. Le 20 avril, les trois premières communautés se sont rassemblées puis un peu plus tard la troisième. Enfin des sœurs originaires d’autres monastères viennent les rejoindre. Aujourd’hui, le monastère – rebaptisé sr Dominique – comprend 23 sœurs d’âge varié, originaires de plusieurs régions françaises, de nationalités et de cultures diverse
Notre vie est centrée sur le Christ ; nous essayons de mettre en lumière de façon radicale la grâce de la contemplation qui est à la source même de la vie apostolique initiée par st Dominique.