Visages et témoignages d’acteurs d’espérance

Le 21 avril 2013, la 50ème Journée mondiale de prière pour les vocations (JMV) invite chacun et chacune à réfléchir à son chemin de foi au service de l’espérance. Un futur prêtre, un couple de laïcs mariés, une religieuse et un diacre permanent témoignent. Par Chantal Joly.
 

Gaël Giraud, S.J., futur prêtre : éveilleur des consciences

Rejoignant les Jésuites en 2004, il était déjà « entré dans un réseau d’hommes donnés à Dieu ». Mais le 20 avril 2013, ordonné diacre en vue du sacerdoce, il devient « celui qui se donne aux hommes et aux femmes à la manière du Christ serviteur ». À 43 ans, Gaël Giraud accomplit un appel ressenti adolescent. Mais chez cet esprit brillant (il est directeur de recherches au CNRS en économie), la raison a d’abord combattu la foi. Jusqu’à ce qu’il soit « séduit par le grand patrimoine de la spiritualité ignatienne, l’élan missionnaire de cet ordre et son option préférentielle pour les pauvres » (lui-même a fondé un Centre pour les enfants des rues au Tchad). Épanoui dans sa vie communautaire avec des frères « dont les missions très variées permettent de s’enrichir mutuellement », il tient, en tant qu’économiste, un discours « d’éveil des consciences et de fondamentale espérance », à rebours de la déprime générale. « Je passe mon temps, dit-il, à tenter de convaincre mes collègues, les financiers, le grand public et les politiques que nous avons les moyens et le devoir d’une transition écologique, au nom de la communion avec les générations futures ». Gaël Giraud est l’auteur de « L’Illusion financière » (Ed. Atelier).
 

Françoise et Rémi Gaussel, laïcs mariés : le mariage signe de l’Amour divin

Des racines catholiques, une vocation commune pour l’enseignement (scientifique pour Rémi, littéraire pour Françoise) et la passion du théâtre les ont rapprochés. Mais c’est avec la fraternité et la pédagogie des Équipes Notre-Dame que Rémi et Françoise Gaussel ont trouvé à « vivre vraiment leur couple dans la foi en restant en cohérence ». Françoise, qui avait peur que « le mariage conduise à la routine » n’avait vraiment rien à craindre. 45 ans (un sacré crû pour des Bordelais !), deux enfants et six petits-enfants plus tard, elle réaffirme que leur union « est un mariage heureux ». « Souvent on nous dit conservateurs mais si le mariage des siècles précédents était plus « sociologique », celui d’aujourd’hui basé sur l’amour et la volonté de construire ensemble est novateur », insiste Rémi. Une preuve ? Le nombre d’adhérents aux END augmente depuis trois ans. Et ces jeunes « remplissent d’espérance » leurs aînés responsables du Mouvement depuis 2008 pour la France, le Luxembourg et la Suisse. Conscients de la nécessité de transmettre « à temps et à contre-temps » la certitude que « le mariage, signe de la manifestation de l’amour de Dieu sur terre, est un chemin de bonheur », le couple n’hésite jamais à être « témoin et témoignant ».
 

Sœur Marie-Jo, religieuse : libre d’être soi dans une vie communautaire

Soeur_Marie-Jo

« Arriver exactement là où on doit être ». C’est ce qu’a ressenti la jeune étudiante ingénieur en agriculture retrouvant les Cisterciennes Bernardines d’Esquermes avec qui, lors d’un camp vacances et prière en montagne, elle avait découvert que le Christ donnait « sens et lumière » à sa vie. Cet automne, à 45 ans, au monastère Notre-Dame de la Plaine, à St-André (59), sœur Marie-Jo fêtera ses 20 ans de profession religieuse. Et elle qui, après son bac, s’était dit : « Je n’ai rien vu du monde, je ne vais pas m’enfermer dans un couvent » est heureuse d’y louer Dieu chaque matin, d’y intercéder pour le monde et d’y fondre « dans une simplicité de vie » travail, liturgie et accueil à l’hôtellerie, l’atelier d’icônes, la boutique…
Dans ce « microcosme » international et intergénérationnel qu’est la maison-mère de sa congrégation – qui « n’est pas un club de bonnes amies » -, elle a conscience de donner au monde « un signe d’espérance par leur vie communautaire ». Le 7 avril 2013, à Lille, lors d’un week-end vélo, elle a trouvé « tout bonheur » de partager avec une centaine de participants ce temps fort destiné à faire connaître la vie consacrée.
 

Gilles Rebêche, diacre permanent : le service au nom de l’Eglise

Préadolescent, ce fils d’une militante JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne) rêvait d’être missionnaire et au service des autres. Petit séminaire, foyer vocationnel, séminaire… Le chemin semblait tellement tracé que celui qui avait vécu le Concile des Jeunes de Taizé (1974) et découvert les cités de transit de Toulon, redoute « un plan de carrière ecclésiastique ». Il devient volontaire à ATD Quart Monde mais son vieil évêque, Mgr Barthe, lui présente un jour la diaconie, vie d’engagement possible au nom d’une Église servante et pauvre. Gilles finit sa théologie, obtient une maîtrise de sociologie, un brevet d’aptitude socio-éducative et est ordonné diacre en 1982, le célibat pour « aimer l’Église et les pauvres d’un même amour » posant « le service comme quelque chose de sacramentel ». Depuis 31 ans, il anime avec bonheur ce projet pastoral au sein du diocèse de Fréjus-Toulon via la Diaconie du Var. « J’étais fait pour ce ministère, dit-il. Etre pleinement un homme d’Eglise et en périphérie. Le diaconat permanent a unifié toutes mes aspirations. Par mon travail dans l’action sociale, je représente l’Eglise tout en élargissant le concept du cultuel dans la Cité. » Et les lieux de mission où être « des sentinelles de l’espérance, en espérant dans l’Église, dans les personnes, dans les situations » ne manquent pas ! Gilles Rebêche est l’auteur de « Qui es-tu pour m’empêcher de mourir ? » (Ed. de l’Atelier).
 

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Nouveau portail Internet « quelleestmavocation.com » pour aider les jeunes à découvrir leur vocation

Qu’est-ce que la vocation ? Quelles sont les différentes vocations possibles pour un chrétien ? Comment découvrir sa vocation ? Autant de questions que se posent bon nombre de jeunes cathos 2.0 auxquelles ce nouveau portail Internet – réalisé par le Service national pour l’évangélisation des jeunes et pour les vocations – cherche à répondre. Avec de courts billets, des témoignages et de nombreux liens vers des ressources déjà existantes, ce mini-site conçu pour les jeunes se veut une porte d’entrée pour donner envie d’aller plus loin et accompagner les jeunes dans leurs questions sur la vocation.

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    Diaconia est une démarche sur trois ans lancée le 10 janvier 2011 par plus de 100 mouvements et services d’Eglise et beaucoup de congrégation religieuses, et communautés nouvelles. Coordonnée par le Conseil épiscopal pour la Solidarité, elle a donné lieu à un rassemblement national les 9,10 et 11 mai 2013 à Lourdes.

#QuelleEstMaVocation

acteurs pastoraux ?