Voeux de Mgr Descubes pour l’année 2012
Mes pensées vont d’abord vers tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, sont touchés par la crise économique que nous vivons. Je pense en particulier aux jeunes et aux séniors qui se trouvent, de fait, exclus du marché du travail ainsi qu’à tous ceux qui se sentent menacés dans leur emploi.
Sans tomber dans la naïveté, je souhaite cependant que ce temps de fête qu’il nous faut vivre dans une plus grande simplicité que par le passé, soit l’occasion de mesurer les chemins parcourus par notre humanité et de prendre conscience des progrès scientifiques dont nous bénéficions que ce soit dans le domaine de la santé, des communications, des loisirs ou de la culture. Tout n’est pas noir même si, dans le même temps, nous devons être scandalisés en constatant que continue à s’élargir le fossé entre ceux qui possèdent beaucoup et ceux qui disposent de peu ou de pratiquement rien.
Nous nous sommes réjouis du Printemps arabe. N’oublions pas qu’il a commencé par une révolte contre la pauvreté.
Les échéances électorales vont occuper l’actualité des prochaines semaines. Ne nous laissons pas abuser par le folklore dont elles s’entourent désormais. Il contribue à ruiner notre confiance dans les projets qui nous sont proposés alors qu’il y va de l’avenir concret de notre société, de sa justice et de sa fraternité. Dans les périodes difficiles comme celle que nous connaissons, il est nécessaire de disposer d’institutions auxquelles on puisse faire crédit.
Aussi, je forme des vœux pour que nous prenions le temps de la réflexion et que nous nous donnions les moyens de nous demander quelle place réelle reconnaissons-nous aux jeunes générations, quels partages sommes-nous prêts à consentir pour lutter contre les exclusions et diminuer les inégalités, quelles priorités souhaitons-nous voir prises en compte par nos responsables politiques : l’éducation et la formation, l’emploi, une plus grande justice sociale semblent incontournables.
Enfin je souhaite que nous renouvelions notre attachement à l’Europe, que nous retrouvions l’enthousiasme de ceux qui, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’ont voulue réconciliée et en paix. Travaillons à une Europe de la solidarité et de la responsabilité.
Avec les bienfaits que nous en recueillons mais aussi les efforts qu’il faut consentir, seule un ferme désir de vivre ensemble rend possible la démocratie.
Bonnes fêtes de Noël et du Nouvel An. »
A Rouen, le 22 décembre 2011
Jean-Charles Descubes
Archevêque de Rouen