Qu’attendre encore ?

dupleix

Les chrétiens entreront, ce prochain dimanche, dans le temps de l’Avent qui est, pour l’Église, non seulement une préparation à la grande célébration de Noël mais un appel renouvelé à maintenir l’espérance en nos cœurs souvent meurtris par tant d’événements douloureux.

Si nous rappelons – appuyés sur la parole des prophètes dominant les liturgies de l’Avent – que l’avenir peut être meilleur, comment rendre cela compréhensible à celles et ceux pour lesquels il n’y a souvent plus grand-chose à attendre de demain ? Et pourtant, envers et contre tout, nous croyons, en disciples du Christ, que bien des choses peuvent changer si nous le voulons vraiment, si nous en prenons les moyens.

En prendre les moyens, c’est sûrement, déjà là où nous sommes, nous battre contre ce qui affaiblit ou brise les liens d’amitié, de confiance, de respect et d’estime réciproques que l’apôtre saint Paul plaçait au cœur de son message, au nom de son attachement et de sa fidélité au Christ.

Comment être crédibles si nous suscitons ou entretenons des conflits qui, sur bien des plans, pourraient, être évités ? Il nous faut constamment veiller à ne pas privilégier intérêts personnels démesurés, volonté de pouvoir, conscience aveugle d’être seuls à posséder une vérité dont tout laisse penser qu’elle ne peut être l’apanage de certains au mépris de tant d’autres.

Qu’attendre encore ? Il y a aujourd’hui beaucoup de souffrances et de découragements. Mais nous sommes nombreux à croire que demain peut être meilleur… Bien des messages d’espoir qui nous sont donnés aujourd’hui viennent d’hommes et de femmes, souvent à distance des cadres établis, mais qui ont la folie de penser qu’un peu plus d’humanité et d’amour peuvent changer, par capillarité, la face du monde.

Est-il irréaliste de penser que nous sommes encore capables de vivre et de permettre à d’autres de vivre des moments heureux ? À coup sûr, non ! Tels peuvent être le sens et le souffle donnés par ce temps de l’Avent. Les chrétiens savent bien – en théorie au moins et dans bien des cas en pratique – que Dieu donne force, confiance et discernement jusque dans les situations à vues humaines les plus inextricables.

Qu’attendre encore ? Que se déploie, lentement et indéfectiblement, ce qui, en nous, résiste à la démission et aux plus redoutables provocations du mal. Voilà, en permanence, ce que nous aide à vivre le Christ, ce Messager de paix dont Noël célèbre la venue dans le monde et dans notre histoire.

Mgr André Dupleix, secrétaire gnénéral adjoint de la conférence des évêques de France