Comment vivre le Carême concrètement ?

Durant le temps du Carême, pour nous préparer à la fête de Pâques, nous sommes invités à entrer dans le combat spirituel à la suite de Jésus : prier avec lui, jeûner avec lui, partager avec nos frères comme lui.

Engageons-nous sur la longue route du Carême, résolument et avec foi. Après avoir accompagné Jésus dans son entrée à Jérusalem aux Rameaux, participé à la Cène le Jeudi Saint, monté avec Lui au Golgotha le Vendredi Saint, dans la nuit de Pâques, avec tous les nouveaux baptisés, nous renouvellerons les engagements de notre baptême et nous chanterons l’Alléluia Pascal, en tenant nos cierges allumés par lesquels Jésus ressuscité illuminera nos visages.

La prière

Nous devons prendre le temps, dans une vie agitée, de nous recueillir. Prier à l’image de Jésus qui savait prendre du temps, échappant à la foule pour la mieux retrouver après son dialogue avec le Père. En méditant la Parole dans le silence, en éteignant la télévision ou la radio, en évitant d’être trop dépendant des smartphones, nous acceptons chaque jour de nous mettre quelques minutes devant le Seigneur pour nous laisser saisir par Lui. Essayons donc de faire silence en nos vies, de sortir de la superficialité de certains emplois du temps pour donner priorité à l’Essentiel.

Comme Jésus au désert a résisté à Satan par trois fois, nous aussi nous pouvons être vainqueurs des trois tentations de l’oralité, du pouvoir et de nier nos limites humaines, en écoutant et méditant la Parole de Dieu de chaque jour, qui est très riche en ce temps liturgique du Carême.

Le jeûne

L’ascèse est une réalité qui nous fait peur. Nous n’avons pas l’habitude de nous priver même si, aujourd’hui chez nous, beaucoup de nos concitoyens vivent dans des conditions précaires et connaissent l’inquiétude du lendemain. Certes, l’Eglise nous rappelle certains actes pénitentiels significatifs : manger moins chaque vendredi ; jeûner (au moins pour un repas) le mercredi des Cendres et le Vendredi Saint ; maîtriser nos instincts.
Mais surtout, elle attire notre attention sur l’importance de notre style de vie. S’inspire-t-il du Christ et des encouragements de l’Eglise ou bien, sous prétexte de modernité, s’inspire-t-il des complicités subtiles avec la mode, les mondanités et le péché ? Avec tous nos frères chrétiens, mais aussi avec tous ceux qui souffrent de la faim, d’un manque de liberté ou de dignité, avec tous ceux pour qui la vie quotidienne est une ascèse imposée, entrons dans ce jeûne du Carême comme dans le bain d’une nouvelle naissance.

Le partage

Le but du jeûne n’est pas seulement la privation, mais le partage, l’aumône : ce que nous avons économisé, nous sommes invités à le donner à ceux qui jeûnent tous les jours. Arrachons de nos vies l’individualisme et l’inertie pour développer la solidarité à l’intérieur de nos communautés ou à travers des associations ou des mouvements qui s’emploient à rejoindre et à servir les personnes diversement fragilisées.

La pénitence et la réconciliation

Ce temps du Carême ne sera véritablement conversion que si nous allons jusqu’à l’accueil du pardon du Seigneur dans le sacrement de réconciliation. Ce sacrement reçu personnellement témoigne, pour la communauté chrétienne et pour tous les hommes marqués par l’échec et le péché, que le Dieu de Jésus-Christ ouvre largement Son pardon à tout homme de bonne volonté, qu’il n’y a pas d’échec définitif et que Dieu est plus grand que notre cœur.