La Bible chrétienne

Différemment des Juifs, les chrétiens ont constitué au cours du 1er et du 2e siècle de notre ère, leur liste des écritures sacrées, les répartissant en deux parties : l’Ancien et le Nouveau Testament. Le mot  »ancien » signifie ici  »premier » et donc  »vénérable ». Le mot  »testament » vient du latin  »testamentum », alliance. En effet, pour les chrétiens, l’alliance entre Dieu et les hommes est une histoire en deux moments : la première ou  »ancienne » alliance passée avec le peuple d’Israël – qui n’est pas abolie – et la  »nouvelle » alliance conclue grâce à Jésus Christ.

L’Ancien Testament

L’Ancien Testament comprend plus de livres que la Bible juive. Reprenant pour une grande part les ouvrages de la Septante, il garde des textes influencés par la culture grecque et que les rabbins avaient écartés ; plus tard les catholiques les appelleront  »deutérocanoniques », c’est-à-dire  »admis dans le canon (= liste normative) dans un deuxième temps » par opposition aux autres livres, les  »protocanoniques » admis par tous, Juifs et chrétiens.
Voici la liste des 46 livres de l’Ancien Testament. L’usage chrétien l’avait constituée avant le 3e siècle de notre ère en s’inspirant de la Septante. Elle a été popularisée grâce à la traduction latine de la Bible par St Jérôme (la  »Vulgate ») au début du 5e siècle, mais elle n’a été officialisée qu’en 1546, par le Concile de Trente.

Pentateuque : Genèse, Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronome. Alors que pour les Juifs, la base de leur foi est la Loi, pour les chrétiens, le centre de gravité se déplace vers l’Évangile. Du Pentateuque émergent alors de grands épisodes qui symbolisent la puissance du salut de Dieu et son amour pour les humains tels que la création du monde, la foi d’Abraham, la vocation de Moïse, la libération d’Égypte, le don des Dix commandements.

Livres historiques : Josué, Juges, Ruth, 1 et 2 Samuel, 1 et 2 Rois, 1 et 2 Chroniques, Esdras, Néhémie, Tobie, Judith, Esther (avec compléments), 1 et 2 Maccabées. Tous ces livres dessinent une histoire du peuple d’Israël depuis l’entrée en Terre promise (12e siècle av. J.-C. ?) jusqu’à la fin de la période grecque (2e s. avant J.-C.). Les chrétiens y cherchent des modèles politiques, tel David, et des témoignages du salut que Dieu a toujours manifesté au fil de l’histoire, permettant à son peuple d’échapper à la destruction malgré se fautes.

Livres poétiques et sapientiaux : Job, Psaumes, Proverbes, Ecclésiaste (= Qohélet), Cantique des cantiques, Sagesse, Ecclésiastique (= Siracide). Les chrétiens trouvent là non seulement les mots pour élaborer leurs propres prières (les psaumes) mais des consignes de sagesse sur la vie quotidienne, l’amour, la souffrance et la mort. La figure légendaire du roi Salomon domine cet ensemble. Selon le premier livre des Rois, Salomon avait demandé au Seigneur, non pas la richesse et la gloire, mais l’humble sagesse – ce qui lui fut accordé, le reste en surplus. Les traditions juive et chrétienne lui attribuent fictivement la paternité des Proverbes, de l’Ecclésiaste, du Cantique des cantiques et de la Sagesse.

Livres prophétiques : Isaïe, Jérémie Lamentations, Baruch (+ Lettre de Jérémie), Ezéchiel, Daniel (avec compléments), Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habacuc, Sophonie, Aggée, Zacharie, Malachie. La Bible chrétienne fait deux ajouts d’importance. D’abord, elle place à la suite de Jérémie le livre des Lamentations (attribué à Jérémie) et celui de Baruch (censé être de son secrétaire). Ensuite, elle insère le livre apocalyptique de Daniel (avec les ajouts grecs comme l’histoire de Susanne) à la suite d’Ézéchiel parce que Daniel est considéré comme un prophète. Une même promesse de salut après le malheur traverse tous ces écrits. Elle se cristallise autour de la figure mystérieuse du Messie, inaugurateur des derniers temps. C’est pourquoi, dans les éditions chrétiennes, les livres prophétiques précèdent immédiatement les écrits du Nouveau Testament qui sont « la » réponse à l’espérance messianique et au renouvellement de l’alliance entre Dieu et l’humanité.

Note : en fait, cette liste est celle des orthodoxes et des catholiques. Les protestants ont retiré les 7 livres absents de la Bible juive : Tobie, Judith, 1 et 2 Maccabées, Sagesse, Siracide (= Ecclésiastique), Baruch. De plus, les livres d’Esther et de Daniel ont été  »nettoyés » de leurs additions grecques. Les protestants, qui appellent ces textes « apocryphes » (à cacher, à lire avec précaution) reconnaissent que ces textes sont ‘profitables à lire » (dixit Luther).

Le Nouveau Testament

 Au 5e siècle de notre ère, saint Augustin dit que le Nouveau Testament est comme « caché » dans l’Ancien et que, dans le Nouveau, l’Ancien Testament est « dévoilé ». En effet, le Nouveau Testament déploie dans des écrits diversifiés le salut de Dieu annoncé par les prophètes et réalisé en Jésus Christ.

Le Nouveau Testament n’est pas contemporain de Jésus de Nazareth. La foi chrétienne, basée sur la mort et la résurrection de Jésus Christ, s’est d’abord transmise oralement. Les premiers écrits sont les épîtres (= lettres) de Paul, rédigées à partir de l’an 50, une vingtaine d’années après la crucifixion de Jésus. Les évangiles sont écrits à partir des années 70, lorsque les apôtres disparaissent et que la mémoire menace de se perdre.

Une liste de 27 écrits – ou  »livres » – du Nouveau Testament s’est peu à peu fixée vers fin du 2e siècle. Elle n’a été officialisée qu’en 1546 par le Concile de Trente : c’est le  »canon » (d’un mot grec qui signifie  »règle, mesure »). L’usage des Églises a déterminé les écrits qui paraissaient inspirés par Dieu et nécessaires pour  »réguler » la vie chrétienne. Certains livres qui n’avaient pas ces caractéristiques ont été écartés ; on les appelle  »apocryphes » (i.e.  »à cacher » ; ainsi l’Évangile de Thomas, l’Apocalypse de Pierre ou le Protévangile de Jacques…).

Voici la liste des 27 livres  »canoniques » du Nouveau Testament :

• Évangiles de Matthieu, Marc, Luc, Jean

• Les Actes des Apôtres (2e partie de l’œuvre de Luc)

• Les Épîtres de Paul (du latin  »épistola », lettre) ou attribuées à Paul : Épître aux Romains, aux Corinthiens (1 et 2), aux Galates, aux Éphésiens, aux Philippiens, aux Colossiens, aux Thessaloniciens (1 et 2), à Timothée (1 et 2), à Tite, à Philémon

• Épître aux Hébreux

• Épîtres  »catholiques » (= universelles) : Épître de Jacques, de Pierre (1 et 2), Jean (1, 2 et 3), Jude

• L’Apocalypse

Qui sont les auteurs ? Hormis la plupart des épîtres de Paul et l’Apocalypse de Jean (à ne pas confondre avec l’apôtre du même nom), le nom des auteurs nous sont inconnus. Au 2e siècle, pour renforcer leur autorité, on a rattaché les ouvrages à des figures importantes des débuts de l’Église, soit des apôtres (Matthieu, Jean, Pierre, Jacques, Jude), soit des personnalités liées aux apôtres (Marc est relié par la tradition à Pierre et Luc à Paul).
Il faut noter que « Luc » est l’auteur non seulement de l’évangile qui porte son nom mais aussi des Actes des Apôtres. Il s’agit des deux tomes de la même œuvre (on y retrouve le même style, des renvois explicites et une même théologie concernant le salut de Dieu et l’ouverture aux païens).

Un même Évangile et des écrits divers.
Tous les livres du Nouveau Testament sont traversés par la même conviction, le même Évangile (= Bonne nouvelle) : Jésus est le Christ, Messie d’Israël, Fils de Dieu, sauveur de tous les humains. Mais ils la modulent de façon diversifiée. Il y a des récits, des discours argumentés et polémiques, des morceaux poétiques. Les accents théologiques divergent. L’évangile de Matthieu ou l’Apocalypse baignent dans la culture juive. Par contre, l’évangile de Luc et les épîtres de Paul se veulent résolument ouverts au monde gréco-romain. Il n’y a pas une voix unique pour dire l’Évangile du salut, mais des voix multiples tant sa richesse est grande.

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