« Ces étudiants sont les envoyés du Seigneur » par Mgr Mirkis
Archevêque de Kirkouk et Souleymanieh (Irak), Mgr Yousif Thomas Mirkis s’est engagé dans une œuvre de Miséricorde au profit des étudiants déplacés à Kirkouk. Il invite les catholiques en France à s’impliquer dans la reconstruction de son pays en « adoptant » un étudiant.
Offrir l’hospitalité à des étudiants. La situation s’est imposée à moi. Daesch a fait fuir les étudiants de Mossoul vers le Kurdistan où domine la langue kurde qu’ils ne maîtrisent pas. Les jeunes ont réussi à obtenir de passer leurs examens à Kirkouk. 153 ont ainsi validé leur année. Mais ils ne pouvaient pas rentrer chez eux à cause de la situation. Ils m’ont demandé l’hospitalité. J’ai compris moi aussi qu’il fallait se préparer à une longue période d’attente. Je me suis débrouillé pour que ce temps d’attente ne soit pas inutile pour eux.
Accomplir une œuvre de Miséricorde et de courage. Cette année, avec Daesch en déroute, beaucoup d’étudiants sont venus demander notre hospitalité. Nous avons reçu 582 étudiants et étudiantes. Parmi eux, 432 chrétiens, 128 yézidis, 21 musulmans et 1 mandéenne. Nous ne faisons pas de discrimination. Chaque étudiant a besoin de 7 euros par jour soit 210 euros par mois donc 2100 euros pour l’ensemble de l’année universitaire.
Reconnaître les envoyés de Dieu. Quand Dieu passe, on ne le reconnaît pas. Pour moi, ces étudiants sont les envoyés du Seigneur : ils ont faim, ils ont soif, ils ont froid. Il faut absolument que je fasse tout pour les aider. Je parle de ce projet à chacun de mes voyages. Je suis sûr qu’on ne me laissera pas tomber. Il faut oser les accueillir avant que l’argent ne vienne, oser faire de la place dans son cœur mais aussi matériellement. Ainsi la bénédiction de la multiplication des pains s’accomplit.
Son message aux étudiants de Kirkouk. Quand je loue une maison pour 6 personnes et que j’y loge 40 garçons ou 40 filles, je leur dis qu’ils doivent apprendre à vivre ensemble à l’étroit, à s’accepter, à se supporter les uns les autres. Un jour, ils pourront dire : « J’ai eu de vrais amis ». Une fois architecte, ingénieur ou médecin, ils construiront l’Irak de demain. Ils seront fiers de ces années de disette qui ont été une découverte d’amitiés véritables. Déjà, je m’aperçois que beaucoup d’entre eux, même les plus jeunes, ont mûri. La souffrance aide à s’épauler. Je ne fais pas de prosélytisme. La seule chose que je leur demande, c’est qu’ils réussissent. Parmi mes étudiants, un yézidi est classé 3e de l’Université de Kirkouk et un chrétien est 2e à la Faculté de médecine. Ils m’ont surpris l’an dernier avec 100% de taux de réussite. Cette année aussi, je leur dis que s’ils veulent me remercier, qu’ils me donnent de bons résultats ! Parfois la souffrance avec des gens qu’on aime peut donner de bons fruits.
Son message aux communautés chrétiennes. On n’a jamais été aussi proches du vrai Noël d’il y a 2016 ans qu’en ces temps, parce qu’il y a des gens qui souffrent et qui sont sans gîte. Les guerres font des victimes. Des enfants et des innocents paient la note de la folie des hommes. On peut se priver de quelque chose qu’on aime pour le donner à l’Enfant Jésus, à Joseph et Marie. Alors Dieu, un jour, dira : « J’avais faim et soif et vous m’avez aidé ». Je crois que ce Noël est l’occasion de raviver notre foi chrétienne, non pas seulement en chantant des cantiques mais en dépassant le folklore occidental – dépenser de l’argent pour des décorations et des cadeaux. Je vous invite à « adopter un étudiant » qui a besoin de logement, de vêtements et de nourriture.
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» Les étudiants d’Irak de Mgr Mirkis « .