La famille mennaisienne a lancé les festivités du 150e anniversaire de la disparition de son fondateur, fin novembre, à Ploërmel. « Semons beaucoup » sera le fil conducteur des célébrations d’une année qui veut aussi poser les bases d’une réflexion sur l’enseignement mennaisien.
« A nous d’inventer le projet pour aujourd’hui !, lance le Frère Michel Bouvais, directeur de la maison mère de la congrégation des Frères de l’instruction chrétienne, installée à Ploërmel (Bretagne). Jean-Marie de La Mennais nous dit que chaque jour est un commencement. » La célébration des 150 ans de la disparition de leur fondateur se détourne donc de toute nostalgie. « Nous ne souhaitons pas revenir sur le passé mais y voir notre avenir. Cet anniversaire doit être l’occasion de nous ressourcer et de semer, » espère le Frère Jean-Paul Peuzé, provincial des Frères pour la France, l’Angleterre, l’Italie, le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Togo et la Polynésie Française. Faire découvrir la figure de Jean-Marie de La Mennaiset la dimension actuelle de ses intuitions éducatives. Telle est l’ambition de ce 150e anniversaire. « Notre fondateur a répondu aux questions de son temps, souligne le Frère Michel Bouvais. Qu’a-t-il à nous dire aujourd’hui ? Il ne nous a pas laissé un projet abouti, nous avons aussi à faire bouger les choses sur le terrain. » « Semons beaucoup », thème choisi pour cette année de célébration, rejoint cette ambition. Il s’inspire directement de la dernière lettre du P. Jean-Marie de La Mennais adressée aux Frères peu de temps avant sa mort, en décembre 1860 : « Vous allez maintenant vous lever et marcher avec une ardeur nouvelle. Encouragez-vous les uns les autres à semer beaucoup pour récolter en abondance au temps de la moisson du ciel. » En ce début de XXIe siècle, l’appel est adressé à l’ensemble de la famille mennaisienne : frères, sœurs,
laïcs au service des jeunes (familles, éducateurs, enseignants, etc.)
Peut-on encore enseigner aujourd’hui ?
Cette année de célébration est le point de départ d’une réflexion sur le travail d’enseignant. Comment répondre aux défis éducatifs d’aujourd’hui ? Comment inventer de nouvelles manières de travailler ? Comment proposer aux jeunes de rencontrer le Christ aujourd’hui ? Comment être source de fraternité et signifier de nouveaux modes de vie ? « La question de l’enseignement est centrale, estime le Frère Peuzé. Nous voulons aider les enseignants à prendre en compte leur mission. L’éducation et l’instruction passent aussi par les relations entre professeurs et élèves. » Une journée ouverte aux délégués des établissements scolaires a ainsi lancé l’année Jean-Marie de La Mennais, fin novembre. Une rencontre articulée autour d’une question : Peut-on encore enseigner aujourd’hui ?, et appelée à être décliné lors d’autres rendez-vous au sein des établissements, par équipe pédagogique. » Si les enseignants ne sont pas motivés, les jeunes ne seront pas atteints, résume le Frère Bouvais. L’enjeu est important pour la transmission de l’esprit mennaisien. »
Temps forts de l’Année Jean-Marie de La Mennais
Elle a débuté fin 2010 à Ploërmel, par le rassemblement de la famille mennaisienne sur trois jours (26-28 novembre). Le 27, ils étaient 400, dont Mgr Jean-Paul James, évêque de Nantes et ancien élève mennaisien, à assister à l’inauguration de l’espace culturel Jean-Marie de La Mennais. Un lieu pour mieux connaître l’homme, découvrir des textes, des photos de l’ancien vicaire général de Saint-Brieuc, sa bibliothèque, etc. Lors de cette même journée, la Croix des missionnaires a été remise au provincial du Canada pour un envoi dans l’ensemble des pays où la famille mennaisienne est établie. Deux autres grands rendez-vous marqueront cette année : une célébration d’envoi en Indonésie (20 juin), lieu de la dernière mission fondée par les Frères de l’instruction chrétienne ; le premier pèlerinage international de la famille mennaisienne à Lourdes (14-18 juillet). D’autres rencontres et conférences se tiendront également plus localement dans le réseau. Le 24 mars, un rassemblement d’étudiants aura ainsi lieu à Ploërmel.