Frères de l’Instruction Chrétienne : une spiritualité intacte

La communauté des Frères de l’instruction chrétienne et laïcs mennaisiens a pris racine en Bretagne, à Ploërmel plus précisément, avant d’essaimer dans le monde. Mgr Raymond Centène, évêque de Vannes, livre son point de vue sur l’action de cette congrégation qui célèbre les 150 ans de la disparition de son fondateur.
 

Quel regard portez-vous sur le travail éducatif mené dans votre diocèse par les Frères de l’instruction chrétienne?

La communauté des Frères est vieillissante et, aujourd’hui, de moins en moins de frères enseignent. Pourtant, ils ont transmis leur message et leur spiritualité aux laïcs auprès desquels ils travaillent. Ce qui pourrait apparaître comme un affaiblissement de la congrégation n’est pas un affaiblissement de la spiritualité ou des méthodes éducatives des frères. Ils ont réussi à faire naître une famille mennaisienne qui va bien au-delà de la congrégation. L’agrégation de laïcs à cette famille offre un souffle nouveau.
Le travail que mènent les Frères de l’instruction chrétienne est extrêmement positif. Ils ont conservé, voire développé, des activités auprès des jeunes pendant les vacances. Un groupe de spiritualité propose aux jeunes des temps de retraite et des activités. Au-delà de l’enseignement proprement dit, une éducation est donnée : une éducation spirituelle, religieuse, qui porte ses fruits. Aujourd’hui, parmi les jeunes prêtres du diocèse, beaucoup viennent de ce réseau de rencontre et de prière. Cela a été pour beaucoup dans le choix de leur vocation. Je pense, par exemple, à mon vicaire général.
 

Quelle est la situation de l’Enseignement catholique sur votre diocèse ?

L’Enseignement catholique est très important sur le diocèse, car il scolarise plus de 50 % des élèves du département. Il joue dans le Morbihan un véritable rôle de service public dans la mesure où dans plusieurs communes, notamment autour de Ploërmel, territoire des Frères de l’instruction chrétienne, l’école catholique est seule présente. Pour certaines zones du département, plus qu’un choix, l’Enseignement catholique est une nécessité.
 

Comment se situent Frères de l’instruction chrétienne et laïcs mennaisiens dans ce contexte ?

Du fait de son importance, l’Enseignement catholique ne correspond pas à un choix des familles. Plus qu’un risque, l’écueil à éviter est de se comporter comme un service public d’enseignement et de perdre son identité.
Grâce à l’implication de laïcs dans la spiritualité mennaisienne, le réseau des Frères de l’instruction chrétienne garde peut-être une identité plus forte. Il s’agit de sa principale richesse. La méthode mennaisienne se caractérise, dès sa fondation, par son ouverture à l’évolution du monde. De plus, le réseau a cette aptitude à prendre le jeune dans son intégralité. Leur devise (enseigner, éduquer, évangéliser, ndlr) correspond à une ouverture à la foi. Elle n’est pas présentée comme quelque chose d’extérieur à la vie mais comme une partie intégrante du jeune et de sa formation.
 

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