« Un Carême aux dimensions du monde » par le P. Gildas Kerhuel

Kerhuel Gildas - Secetariat general

Pour vivre le Carême à l’aune de l’actualité de l’Église pourquoi ne pas le faire les yeux fixés sur l’appel pressant (13) lancé par Benoît XVI dans ses vœux du 1er Janvier : « Si tu veux construire la paix protège la création !» Il parlait d’environnement et d’écologie… Au cas où nous n’y aurions pas encore répondu ce temps est une occasion unique pour le relire de manière transversale, en y cherchant matière à avancer sur le chemin qui mène à Pâques… (Les numéros des citations renvoient aux paragraphes du texte).

L’Église a une responsabilité vis-à-vis de la création.
Elle invite à une authentique écologie humaine (12). Loin d’un éco-centrisme ou d’un bio-centrisme, nouveaux panthéismes aux accents néo païens… le Pape nous invite à aborder la question de façon équilibrée, dans le respect de la « grammaire » que le créateur a inscrite dans son œuvre (13).
L’alliance entre l’être humain et l’environnement est en effet miroir de l’amour créateur (1). Le commandement premier de Dieu mis en évidence dans le livre de la genèse est un appel à la responsabilité (6). Les chrétiens considèrent le cosmos et ses merveilles à la lumière de l’œuvre créatrice du Père et rédemptrice du Christ…qui a fait don à l’humanité de son Esprit sanctificateur (14).

La crise écologique actuelle
Elle est liée dans ce contexte au concept même de développement et à la vision de l’homme et de ses relations avec ses semblables comme avec la création. Elle est culturelle et morale… économique, alimentaire, environnementale et sociale(5). Elle met en cause des solidarités inter et intra générationnelles (8), des problèmes énergétiques, énergie solaire, hydrogéologie (9), des stratégies ajustées de développement rural…, de gestion des forets (10). Elle appelle à une révision profonde du modèle de développement (5)… en s’inspirant des valeurs propre de la charité dans la vérité (9).

Chacun est concerné
Chacun de nous au-delà des politiques nationales ambitieuses que cela suppose, est concerné… au moins à quatre niveaux !

Le premier est celui des prises de conscience que cet appel veut provoquer en nous. Il ne s’agit pas de la planète Mars mais de la nôtre, dont les écosystèmes sont fragiles et toujours en évolution. Nous sommes tous responsables de la protection et du soin de la création (11) ! Se renseigner, s’informer, mieux comprendre les enjeux humains, scientifiques, politiques de ces questions, en parler aussi quand on sait l’importance de l’opinion… ce n’est pas du temps perdu, c’est déjà un Carême intelligent !

Le second est celui des efforts de Carême ! Le thème de la dégradation environnementale met en cause les comportements de chacun d’entre nous, dit le Pape : Consommation, épargne, investissement, recherche du vrai, du beau, du bien, éducation à construire la paix à partir de choix au niveau personnel… familial… communautaire…politique…la dégradation de la nature étroitement liée à la culture… C’est tout le débat sur les nouveaux styles de vie (11) qui est ici en cause ! Qu’allons-nous essayer de faire d’ici Pâques ?

Le troisième niveau élargit le regard aux questions internationales autour de deux grands principes qui lui sont chers. La relation entre la lutte contre la dégradation environnementale et la promotion du développement humain intégral (9) d’une part, et le rappel d’autre part de ce que le développement de l’homme ne peut aller sans le développement solidaire de l’humanité (10) ! Le Pape souligne à ce niveau la responsabilité historique des pays industrialisés, sans exclure la part des pays émergeants (8). Le Secours catholique, le CCFD, et tant d’autres organisations humanitaires fourmillent à ce niveau d’idées… Saurons-nous en repérer ?

Si contempler la beauté de la création nous aide à reconnaitre l’amour du créateur (2) comment ne pas entendre enfin en ce temps de Carême cette phrase à la fin du texte :  »J’invite tous les croyants à élever leur fervente prière pour ce défi urgent à relever par un engagement commun renouvelé » (14). Comment porter dans la prière les blessures du monde au-delà de celles de nos vies ? Comment participer à la semaine sainte en accompagnant tant les difficultés de la terre que les efforts des hommes pour aller de l’avant, démarches que le Christ accompagne de Sa puissance de Ressuscité ? Si ces quelques lignes, lecteur, peuvent ouvrir dans ton cœur quelques chemins, susciter quelque émoi, déclencher quelques démarches… elles auront atteint leur but dans le concert de l’Église en chemin vers Pâques !!!.

Père Gildas Kerhuel
Secrétaire général adjoint de la CEF
 

En cette année sacerdotale, des prêtres partagent leur façon de vivre et de voir le Carême.
Éclairage et témoignage du père Gildas Kerhuel, secrétaire général adjoint de la conférence des évêques de France.
Message du Saint Père pour la célébration de la journée mondiale de la paix (2010)

« Si tu veux construire la paix, protège la création« 

1.Au début de cette nouvelle année, je désire adresser mes vœux de paix les plus fervents à toutes les communautés chrétiennes, aux responsables des Nations, aux hommes et aux femmes de bonne volonté du monde entier.
J’ai choisi comme thème pour cette XLIIIème Journée Mondiale de la Paix: Si tu veux construire la paix, protège la création. Le respect de la création revêt une grande importance, car «la création est le début et le fondement de toutes les œuvres de Dieu» et, aujourd’hui, sa sauvegarde devient essentielle pour la coexistence pacifique de l’humanité.

Lire l’intégralité du message du Saint Père pour la célébration de la journée mondiale de la paix en 2010