Compostelle : les évêques français et espagnols font route ensemble

2010 est une Année Sainte à Compostelle. Mgr Henri Brincard, évêque du Puy-en-Velay, chargé de la pastorale des pèlerinages sur les chemins de Saint-Jacques, fera partie d’une délégation d’évêques français, les 19 et 20 juillet prochains.

Que se passera-t-il à Saint-Jacques de Compostelle cette année ?

Mgr Henri Brincard

Le 4 mai 2009, à Roncevaux, l’archevêque de Saint-Jacques de Compostelle nous a confirmé son intention d’inviter les évêques français dont les diocèses sont traversés par le Camino francès, les 19 et 20 juillet 2010, à l’occasion du jubilé compostellan. Une délégation d’une quinzaine d’évêques, présidée par le Cardinal Ricard, archevêque de Bordeaux, sera donc à ces dates à Compostelle. Des jeunes, des groupes paroissiaux et divers pèlerins nous accompagneront. C’est une grande première de très heureux augure.
 

En quoi consiste la coordination avec l’Eglise qui est en Espagne ?

Chaque année, les évêques dont le diocèse est traversé par le Chemin se réunissent au cours de l’Assemblée plénière à Lourdes pour réfléchir et échanger sur la pastorale à mettre en œuvre ou à développer. Grande nouveauté en mai 2009 : onze évêques tant français qu’espagnols se sont rencontrés pour réfléchir sur le contenu d’une pastorale commune. Plusieurs points ont retenu notre attention, par exemple :
– L’approfondissement et l’actualisation de la dimension chrétienne du pèlerinage.
– La nécessité de promouvoir dans un esprit évangélique l’accueil tout au long de la route.
– L’importance de conjuguer foi et culture ; c’est-à-dire d’une part de développer la pratique de la prière, des sacrements et, d’autre part, de promouvoir des valeurs humaines et spirituelles vécues depuis des siècles sur les chemins de Saint-Jacques. Par exemple, la solidarité, l’amitié, un regard contemplatif sur une nature qui chante la gloire de Dieu…
 

Dans quel esprit vit-on le Chemin de Saint-Jacques aujourd’hui ?

Au Moyen Age, le pèlerinage était avant tout un moyen de faire pénitence, c’est-à-dire de changer sa vie après de graves manquements. Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui partent sur le Camino de Santiago afin de retrouver une liberté promise par le Sauveur du monde, liberté source d’une joie intense.
 

Marcher vers Compostelle est un chemin d’évangélisation ?

Certes, le défi physique n’est pas étranger à certaines motivations. La route est longue : plus de 1600 kilomètres en partant du Puy ! Un constat : on part souvent en randonneur et on devient progressivement pèlerin, c’est-à-dire « chercheur d’un sens profond » à la vie. Nombre de lieux de prière jalonnent la route. Il s’agit de les rendre toujours plus vivants. L’accueil des communautés chrétiennes est appelé aussi à jouer un grand rôle. Le diocèse du Puy s’efforce de promouvoir un accueil chrétien. La messe de 7h à la cathédrale Notre-Dame, suivie de la bénédiction des pèlerins, est un moment favorisant le recueillement et un dialogue dans l’esprit de l’Evangile.
 
Les routes françaises vers Saint-Jacques de Compostelle

Décrites au XIIe siècle dans le Guide du pèlerin de St-Jacques (Codex Calixtinus), les quatre principaux itinéraires français convergent tous vers le « Camino francès », ultime partie du chemin transpyrénéen. Il y a la route oubliée, de Paris à Saint-Palais au Pays basque, la route dite de Provence ou « via Tollosana » qui suit la course du soleil depuis Arles, la route traditionnelle, qui part du Puy-en-Velay et la route limousine qui tourne le dos à Sainte-Madeleine de Vézelay et rejoint les Pyrénées par le Morvan.

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