Mgr Ghaleb Bader : « Les populations n’ont qu’une aspiration : celle de pouvoir vivre en paix »

Mgr Ghaleb Bader archevêque d'Alger

Mgr Ghaleb Bader, nouvel archevêque d’Alger, est aux côtés du pape en Jordanie.
Lui-même jordanien, il fait part des espoirs et des attentes suscitées par le pèlerinage du pape Benoît XVI en Terre Sainte.

Comment la venue du pape est-elle perçue en Jordanie ?

Une visite du Saint-Père est toujours très bien accueillie. J’ai préparé la visite de Jean-Paul II en Terre Sainte. Je voyais l’enthousiasme et la joie qu’il y avait, même de la part des autorités jordaniennes, au-delà de la population elle-même qui était vraiment enthousiaste de recevoir un tel hôte. C’est la même chaleur, le même enthousiasme pour Benoît XVI.

Que dire de la communauté chrétienne dans votre pays ?

Les Chrétiens de Jordanie, comme dans toute la Terre Sainte, sont une petite minorité. En Jordanie, ils sont une communauté stable et reconnue, autour de 200.000, ce qui représente 1,4% de la population. En Palestine, ils sont entre 50.000-60.000, soit 2% de la population. En Israël, on dénombre 150.000 chrétiens qui représentent 2 à 3% de la population.

En quoi la Jordanie est-elle une étape importante lors d’un pèlerinage en Terre Sainte ?

Aujourd’hui on parle de Jordanie, de Palestine, d’Israël… La politique a créé tous ces Etats mais c’est la Terre Sainte aussi ! Une partie des lieux saints se trouve en Jordanie : le Jourdain, le Mont Nébo. Beaucoup de récits bibliques y ont lieu : Jésus-Christ a été baptisé sur la rive Est du Jourdain, le peuple Hébreux est passé par là pour entrer en Terre Promise, Moïse est mort en Jordanie, Saint Jean Baptiste y a été décapité, St Elie y est né…

Quels sont vos espoirs et vos attentes par rapport à la venue du pape ?

Les musulmans, les chrétiens, les juifs, la Palestine et Israël… J’exprime l’espoir que ce pèlerinage soit une bonne contribution à l’entente entre ces peuples et ces religions, à la paix dans toute la région. C’est une grâce qu’on attend depuis des siècles. Je suis enfant de ce pays.
Je sais que toutes les populations n’ont qu’une aspiration : celle de pouvoir vivre en paix et d’en finir une fois pour toutes avec cet état de guerre. Il y a des générations entières qui n’ont connu que ça.
Aujourd’hui, ils ont droit de connaître autre chose que la violence. Je prie pour que cela advienne. Et aussi pour que cette visite reste dans les objectifs prévus : ceux d’un pèlerinage d’un prêtre, d’un pape qui voudrait, lui aussi, pouvoir aller prier sur les lieux saints et qu’il ne soit pas instrumentalisé par les journalistes. Je sais que chaque phrase, chaque mot  sera analysé, psychanalysé !

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