« Entendre les évêques africains parler de leur Eglise », interview du cardinal Vingt-Trois
Pouvez-vous nous rappeler le sens que donne l’Eglise à un synode ?
C’est une réunion d’évêques qui se tient sous la présidence du pape, ou de son délégué si le synode ne se déroule pas à Rome, qui rassemble les évêques d’un pays ou d’un continent, ou de l’Eglise universelle quand il s’agit du synode général qui se tient à Rome tous les trois ans.
Dans quel état d’esprit vous rendez-vous à ce synode ?
Je m’y rends avec beaucoup d’intérêt et de curiosité car je connais très peu l’Afrique. Ce synode sera une très bonne occasion d’entendre tous ces évêques africains parler de leur expérience et de leur Eglise. C’est aussi l’opportunité de connaître leurs communautés de façon plus large que je ne peux le faire à Paris à travers les prêtres africains présents à Paris.
Qu’avez-vous à dire à ce synode, étant le seul évêque français présent ?
Si j’ai l’occasion de parler en assemblée, je m’exprimerai sur l’échange des dons entre l’Eglise de France et les églises africaines qui se réalisent à travers la présence de nombreux prêtres africains en France – plus de 500 actuellement – et par des liens historiques de jumelage ou d’entraide entre des diocèses ou paroisses françaises et des diocèses africains.
Quels sont les points forts que vous voyez dans une coopération entre l’Eglise de France et les Eglises africaines ?
Nous avons surmonté après plusieurs décennies un certain héritage de la présence coloniale en Afrique. Nos relations se situent sur un autre terrain qu’elles n’étaient dans la période de la colonisation. Ces relations ecclésiales ont bien survécu à l’émancipation des Etats africains. Nous avons d’excellents rapports en raison de plusieurs générations de prêtres africains venus étudier en France.