Septième congrégation de la seconde Assemblée spéciale pour l’Afrique
Le Cardinal André Vingt-Trois, Archevêque de Paris, Président de la Conférence épiscopale française:
« Nos Eglises européennes ont pu se réjouir de voir les Eglises africaines subsahariennes atteindre leur maturité avec leur hiérarchie propre, leur clergé, leurs communautés religieuses, leurs laïcs si fortement impliqués dans la vie des paroisses et dans l’annonce de l’Evangile sur la terre d’Afrique. Depuis quelques années, nos relations se développent dans un véritable échange de dons. Sans doute beaucoup de diocèses ou de paroisses de France sont engagés dans une aide concrète à diverses Eglises d’Afrique. Mais aujourd’hui beaucoup de nos diocèses reçoivent une aide importante des diocèses africains… Il faut que les relations entre les deux évêques (l’évêque d’Afrique et l’évêque de France) soient les plus claires possibles. Chaque fois que l’on néglige ces conditions préalables, c’est au détriment de la mission et au détriment du prêtre. Les difficultés que nous rencontrons ne doivent pas nous masquer la richesse des relations entre nos Eglises et nous empêcher de rendre grâce pour l’échange des dons que nous vivons ».
Le Cardinal Anthony Olubunmi Okogie, Archevêque de Lagos (Nigeria):
« Les Africains sont généralement connus comme étant très religieux. L’idée de Dieu et de déité est innée en nous. C’est pourquoi il n’est pas surprenant que deux des religions les plus répandues au monde, le christianisme et l’islam, aient trouvé un accueil chaleureux sur le continent. Il est cependant regrettable de constater que souvent ces religions ont été mal utilisées et ont été à la source de conflits mortels en Afrique. Malgré cela, la plupart des parents peuvent difficilement exercer leurs responsabilités vis-à-vis de leurs familles sans une vie de prière au sein de la famille qui soit organisée, consciente, cohérente et sérieuse, ou qui soit simplement vécue dans la joie et dans le chagrin, sans devoir s’adresser à Dieu dans les difficultés. Ils savent et croient fermement que seul Dieu peut changer, bénir et renforcer la famille… Quelle que soit la gravité apparente de la situation, quelles que soient les solutions que nous pourrions proposer, si elles ne sont pas bénies par Dieu, quel succès durable pourront-elles avoir? ».
Mgr. Matthew Kwasi Gyamfi, Evêque de Sunyani (Ghana):
« Dans certaines parties de l’Afrique, en raison de la culture et de la tradition de la population existant avant l’introduction de l’Eglise, un grand nombre de femmes africaines se retrouvent unies dans des mariages polygames, sans faute de leur part. Un grand nombre de femmes, qui fréquentent régulièrement l’Eglise et participent activement à toutes ses activités, se voient refuser les sacrements de baptême, de réconciliation et du mariage, sans parler des nombreux refus d’un enterrement chrétien parce que n’ayant pas reçu le baptême. L’Eglise sent le besoin d’aborder cette situation douloureuse et pénible en Afrique en donnant des privilèges spéciaux à ces femmes. La réception des sacrements par ces femmes éprouvées leur permettra de participer dans la paix et la réconciliation offertes par la compassion et la paix de Notre Seigneur Jésus-Christ qui est venu pour appeler à lui les pécheurs et non pas les vertueux ».
Mgr. John Anthony Rawsthorne, Evêque de Hallam, Président de la Conférence épiscopale d’Angleterre et du Pays de Galles:
« Avec le soutien des agences internationales catholiques, l’Eglise en Afrique affronte le Sida depuis bien avant le premier Synode sur l’Afrique. Aujourd’hui, la préoccupation semble diminuer même si le problème demeure aigu pour de nombreux Africains. La solidarité catholique devrait continuer à soutenir l’engagement à long terme de l’Eglise en Afrique afin de faire croître la conscience, d’accompagner le séropositif et le malade, de former la jeunesse et de faire face à cet important défi ».
Mgr. Edward Gabriel Risi, Evêque de Keimoes-Upington (Afrique de Sud):
« La proclamation de l’Evangile et la quête de l’approfondissement de sa signification et de sa pratique en Afrique font face aux mêmes défis que la culture. L’Eglise se trouve par conséquent dans une position privilégiée parce que, dans sa quête visant à promouvoir les valeurs de l’Evangile, elle partage la lutte des peuples africains en vue de la préservation et de la promotion des valeurs bien-aimées de leur héritage culturel. Créer des opportunités de dialogue offre à l’Eglise des occasions pour comprendre ceux qui font l’expérience de l’aliénation dans une Afrique toujours plus sécularisée et globalisée, marquée par la mémoire brutale de la colonisation et de l’oppression. Un engagement en faveur d’un dialogue ouvert et honnête est vital pour accélérer l’influence de l’Evangile, comme celle de la culture, et faire en sorte qu’il ne soit pas perdu au milieu des voix émergentes en Afrique. En particulier, un engagement renouvelé au sein de l’organisation des Conférences épiscopales peut constituer un instrument important pour le dialogue sur notre continent ».
Extrait du VIS le 9 octobre 2009