« Le public de ce festival est principalement composé de jeunes. Nous proposons donc à des jeunes de venir vivre un événement qui touche toute leur génération en expérimentant le bénévolat. Travailler avec d’autres, et à partir de là, entrer dans une compréhension différente du festival et de personnes qu’ils n’auraient pas connus ailleurs », témoigne le Père Patrick Salaün, cuisinier de profession qui encadre le camp de jeunes pour la Communauté Mission de France. Intégrant depuis 5 ans des laïcs, elle est à l’origine un diocèse sans territoire qui envoie des prêtres dans des secteurs déchristianisés.

Ce projet de la Mission de France consiste avant tout à faire partager à ces jeunes l’expérience des prêtres ouvriers. Pour le Père Patrick Salaün, « l’esprit des prêtres ouvriers est d’être là où sont les gens, sans forcément être dans une annonce explicite de la foi.». Les quatre jours du festival sont consacrés au service aux cuisines. Le Père Marcel Abjan, curé de Carhaix, témoigne « C’est une expérience de service : vivre le festival autrement en étant ouvert à tout ce qui se vit autour d’eux. La mission, c’est le dialogue, l’amour, l’ouverture ! ».
 

D’où le slogan de Planète MDF Jeunes, le service de la Mission de France consacré aux jeunes : « La Foi là où on ne l’attend pas ! » Et le service aux cuisines du festival n’est qu’une de leurs activités. Campant à Carhaix du 11 au 22 juillet, ces bénévoles montent également un spectacle de théâtre de rue. « Ils vont dans les rues de Carhaix les jours de marché, présentent des scénettes et interpellent les passants. Qu’ils soient carhaisiens venus faire leur marché, touristes ou festivaliers se rafraichissant à la terrasse d’un café, tous sont invités à en modifier la fin, voire à prendre la place d’un acteur ! » explique le Père Patrick Salaün. L’esprit reste donc le même pour le Père Marcel Abjan : « Ils font participer le public dans la rue non pour les toucher, mais avant tout pour être avec eux et vivre un expérience ».

Présence, service, compréhension de l’autre, pas d’annonce explicite de la foi sans s’interdire pour autant d’en parler, ce camp de jeunes s’accompagne de temps spirituels, animés chaque matin par Julien, le séminariste. Pour le Père Patrick Salaün « ce temps spirituel peut accueillir un temps de prière, mais pas obligatoirement : les jeunes qui vivent cette expérience ne sont pas forcément croyants et chacun peut ainsi se trouver à l’aise pendant ce temps spirituel. Julien nous propose chaque matin ce qu’il appelle un « psaume d’aujourd’hui » sur lequel nous partageons. Il peut s’agir d’une chanson de Johnny Cash sur la vie plus forte que la mort ou d’un rap sur les moines de Tibhirine. Cela permet de toucher chacun sous un angle différent. » Pour les avoir observés, le curé de Carhaix témoigne : « A un moment ou à un autre, il y a toujours une joie qui s’installe : chacun trouve quelque chose qui lui permet d’avancer ».
 

La fin du camp de jeunes de la Mission de France se conclut toujours par une célébration à l’église avec les chrétiens de Carhaix. Le Père Patrick Salaün se réjouit d’ailleurs de cette communion entre les jeunes et les Carhaisiens : « Les chrétiens de Carhaix sont très attachés au festival et ils prennent part à son montage. Cette implication s’exprime aussi dans l’accueil chaleureux qu’ils nous font et dans le travail quotidien que nous effectuons avec eux. Leur motivation entraîne la prise de relais dans le diocèse de Quimper et Léon et j’espère qu’à terme, ce ne sera plus la Mission de France qui portera cette présence chrétienne aux Vieilles Charrues mais uniquement les diocésains du Finistère ! »