Mariage pour tous: les évêques réunis en provinces appellent au débat
« Un indispensable débat », par les évêques de la province de Rouen
Nous considérons qu’une telle décision instaurant une véritable rupture de civilisation ne peut s’appuyer sur le seul principe de l’égalité et de la non-discrimination. Nous sommes convaincus que la différence fondamentale homme/femme est bonne et structurante pour la vie du couple, nécessaire pour l’ouverture à la vie, vitale pour offrir aux enfants un cadre éducatif stable, et déterminante pour une vie sociale harmonieuse. La famille est la cellule de base de notre société.
Les enjeux de la réforme envisagée sont nombreux et décisifs pour l’avenir de la famille et de la société.
C’est pourquoi les évêques des diocèses de la Province de Normandie demandent que soit organisé un débat public afin de permettre à l’ensemble des citoyens d’y réfléchir et d’exprimer leur avis.
Le 9 octobre 2012
Jean-Charles Descubes, archevêque de Rouen
Jean-Claude Boulanger, évêque de Bayeux-Lisieux
Jean-Luc Brunin, évêque du Havre
Jacques Habert, évêque de Séez
Stanislas Lalanne, évêque de Coutances
Christian Nourrichard, évêque d’Evreux
Les évêques des diocèses de l’Est appellent au débat
Des membres d’autres confessions chrétiennes, d’autres religions mais aussi des groupes de réflexion et des personnalités compétentes s’interrogent.
Est-il possible de prendre une telle décision sans qu’un débat n’ait lieu à l’échelon national ?
Les arguments qui veulent légitimer le mariage des couples de même sexe, reposent en général sur deux points : l’amour et la non-discrimination.
Concernant la question de l’amour, nous comprenons que des personnes du même sexe puissent s’aimer.
Mais alors faut-il institutionnaliser une forme particulière d’amour dans la société ? Si le mariage a été institué, c’est pour garantir la stabilité sociale et la filiation.
Concernant le second point, celui de la non-discrimination, il faut rappeler que le mariage a toujours été compris comme l’union d’un homme et d’une femme (cf. article 12 de la Convention européenne des droits de l’homme). Permettre le mariage de personnes du même sexe, c’est donc changer la définition du mariage lui-même.
Une des conséquences concrètes, déjà prévue dans le projet de loi, que nous ne mesurons peut-être pas encore, c’est le remplacement de la notion de « père » et de « mère » dans l’état civil au profit des notions artificielles et finalement discriminatoires de « parent 1 » et de « parent 2 ».
Dans une société déjà déstabilisée, en quête de repères, avons-nous besoin de porter atteinte à la famille, cellule structurante de la société, et au rôle fondamental du père et de la mère ? Le grand oublié de ce projet n’est-il pas l’enfant ? En voulant donner le « droit à l’enfant » à certains, n’en vient-on pas à nier les droits de l’enfant lui-même ?
Nous renouvelons notre appel aux responsables politiques du pays, afin qu’un large débat ouvert et serein puisse avoir lieu sur ce sujet fondamental. Nous encourageons toutes les initiatives constructives de nos concitoyens en ce sens. Nous appelons les membres de nos communautés à apporter leur contribution à ce débat.
Besançon, le 17 octobre 2012
Mgr André Lacrampe, archevêque de Besançon
Mgr Jean-Pierre Grallet, archevêque de Strasbourg
Mgr Vincent Jordy, évêque de Saint-Claude
Mgr Jean-Paul Mathieu, évêque de Saint-Dié
Mgr François Maupu, évêque de Verdun
Mgr Jean-Louis Papin, évêque de Nancy
Mgr Pierre Raffin, évêque de Metz
Mgr Claude Schockert, évêque de Belfort-Montbéliard
Mgr Vincent Dollmann, évêque auxiliaire de Strasbourg
Mgr Christian Kratz, évêque auxiliaire de Strasbourg
De nombreux évêques se sont aussi exprimés individuellement sur le « mariage pour tous ».
« Les catholiques posent des questions essentielles pour la vérité et pour l’avenir de notre société », par les évêques de la province de Rennes
2. Mais le projet de loi sur le « mariage pour tous » suscite la réprobation d’un très grand nombre car, en voulant rendre égal ce qui de soi est différent, il nie une donnée fondamentale que la loi civile n’a pas inventée mais reconnue : la différence homme-femme est au cœur du mariage et de la filiation. La loi civile, qui ne doit pas se mêler de gérer les sentiments, a la mission de protéger cette donnée anthropologique reconnue par la sagesse de tant de cultures à travers les siècles.
3. Beaucoup de responsables religieux, d’intellectuels, de professionnels de la famille et d’associations familiales se sont exprimés dans ce sens. Avec eux, nous continuons de souhaiter un débat organisé et serein, car lui seul permet à la paix sociale de grandir, sans risque de divisions et de violences. Quel français serait contre un tel débat pour chercher les lois qui soient justes ?
4. Les catholiques de Bretagne qui, avec d’autres bretons, iront manifester le dimanche 13 janvier sont paisibles et non rétrogrades. Ils ont l’impression de ne pas avoir été entendus. Ils posent des questions essentielles pour la vérité et pour l’avenir de notre société, dans le respect de tous. Ils expriment leurs convictions, qui ne sont ni de droite ni de gauche, sur la spécificité du mariage et sur le respect primordial dû aux enfants et à leur filiation.
5. Comme chaque dimanche, les catholiques se réuniront pour prier Dieu, Lui qui s’est manifesté à Noël dans la petitesse d’un Enfant. Notre prière demande que les adultes soient éclairés et fortifiés dans leurs responsabilités, en raison de la confiance que mettent en eux les enfants.
le 11 janvier 2013
+ Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes
+ Mgr Alain Castet, évêque de Luçon
+ Mgr Raymond Centène, évêque de Vannes
+ Mgr Emmanuel Delmas, évêque d’Angers
+ Mgr Jean-Paul James, évêque de Nantes
+ Mgr Yves Le Saux, évêque de Le Mans
+ Mgr Jean-Marie Le Vert, évêque de Quimper
+ Mgr Denis Moutel, évêque de Saint-Brieuc
+ Mgr Thierry Scherrer, évêque de Laval
+ Mgr Nicolas Souchu, évêque auxiliaire de Rennes