» Société sans pères, société sans repères «
Les seuls hommes qu’ils rencontrent, ce sont les CRS ! N’allons pas voir d’emblée dans les mouvements de révolte une volonté d’émeute ou de révolution, ils ont seulement besoin de cette confrontation. Cette absence des hommes dans l’éducation pose problème.[…] On dit souvent qu’une société sans père est une société sans repères, et le problème se pose souvent de manière cruciale pour le garçon. Les adolescents qui posent le plus de problème sont ces jeunes marqués par l’absence de pères. 90% de la délinquance des jeunes est le fait des garçons contre 10% pour les filles.
Gardons ce bon sens de l’importance de la différence.[…]
L’égalité des droits entre hommes et femmes évoque les combats menés dans les années 70-80. Mais aujourd’hui, nous sommes dans l’indifférenciation : tout se vaut. Ce doit être vrai en terme de droits, mais il ne faut pas que cette légitimité de l’égalité aille masquer, escamoter cette source d’enrichissement qu’est la différence. Il faut éduquer à la différence, source de vie. Biologiquement, elle est inscrite. Nous avons encore à faire de gros efforts en termes d’égalité des droits homme/femme mais méfions-nous de la tendance de la société à affadir l’image du père.[…) Il y a peu de séries télévisées où les pères allient amour et loi, fermeté et attention à leurs enfants. Ils sont soit absents, soit papa-poules, le summum atteint étant le film Mme Doubtfire où le papa, qui a perdu la garde de ses enfants, est obligé de se déguiser en gouvernante pour les revoir. Il faut savoir que seuls 15% des enfants de parents divorcés sont sous la garde du père. En ce sens, les droits du père sont parfois aussi un peu en danger.
Je ne suis pas là pour discréditer les mères.[…] Mais il est nécessaire de retravailler l’articulation des fonctions père/mère dans la complémentarité.[…] Aujourd’hui, ce qui me paraît le plus dramatique dans la position de bon nombre de nos concitoyens, c’est que le droit à l’enfant passe avant le droit de l’enfant. Or l’Evangile nous invite à l’inverse. Est-ce qu’un enfant n’a pas droit et à son père et à sa mère ? L’enfant me semble un peu oublié dans les débats actuels.
Le plus grand reproche que l’on fait souvent aux jeunes d’aujourd’hui est d’être sans repères. Alors n’effaçons pas cet ultime repère qui est celui de la différence homme/femme !
Transcription et sélection des extraits par Chantal Joly