Diaconia 2013 : une moisson de témoignages

Depuis 2011, dans le cadre de la démarche « Diaconia 2013-Servons la Fraternité », les communautés chrétiennes ont ouvert des centaines de livres blancs des Fragilités et des Merveilles, relatant les difficultés et les joies vécues localement. Voici trois exemples de réalisations.
Dans le doyenné des Crêtes à l’Est de Toulouse (photo), il s’est vécu « de belles choses » grâce à Diaconia, raconte Sœur Monique Sabatier. Membre de l’équipe d’animation pastorale d’une des quatre paroisses, celle de Saint-Vincent-de-Paul, elle a participé d’autant plus activement qu’en tant que religieuse du Prado vivant en HLM en cité, elle voit au quotidien les mille et une petites solidarités des habitants. Des récits relatent le soutien scolaire envers les Gens du Voyage, ateliers-cuisine pour des jeunes en situation d’errance, des actions contre la torture et avec des personnes handicapées, le respect inter-religieux dans une entreprise, etc. Dans le cadre d’un « Dimanche Autrement », une cinquantaine de personnes ont participé à des ateliers-témoignages ponctués de prières. Le 26 février 2012, après la messe, des carrefours ont également porté sur les coups de main, coups de pouce, coups dur, coups du Saint-Esprit, coups… proposés par la démarche Diaconia. Un autre jour, des femmes du quartier sont venues témoigner et « ont été applaudies ». Une amie architecte engagée dans l’éveil à la foi a pris des photos de visages pour illustrer un unique livre des Fragilités et des Merveilles. « Jésus ne les a pas séparées », explique sœur Monique. Et elle ajoute : « C’est bien parce que des personnes connaissent des fragilités que nous vivons des choses ensemble ».
 
A Saint-Etienne, un avant-projet du livre diocésain des Merveilles et des Fragilités qui sera apporté à Lourdes pour l’Ascension 2013 a été présenté le 10 novembre 2012 lors d’un rassemblement autour de l’évêque, Mgr Dominique Lebrun. Suite à une demande aux paroisses de transmettre leurs livres, une trentaine d’entre eux ont été regroupés. Mais comment classer ce matériau ? « Nous avons établi des critères de sélection », explique Anne-Marie Subtil, de l’équipe diocésaine Diaconia, à savoir « la fraternité au sein de la communauté chrétienne, le lien avec les personnes en situation de fragilité à l’extérieur et l’expression des personnes elles-mêmes, la présence chrétienne hors Église (dans le monde politique, syndical, associatif), la parole des mouvements et services engagés dans la solidarité ». Ont également été pris en compte « le critère du vivre ensemble et du vécu des équipes ». Les paroles d’enfants et de jeunes feront l’objet d’un chapitre spécifique. L’ouvrage comptera un paragraphe « Prières » et un autre englobera des propositions concrètes. Anne-Marie Subtil s’avoue « émerveillée par cette richesse ». « Il y a eu, raconte-t-elle, des groupes auxquels on ne s’attendait pas, comme les équipes de funérailles. Nous avons également été surpris par tout ce qui se passe au niveau de la vie associative et des loisirs ». Signe des temps : dans les situations douloureuses retransmises « de nombreuses paroles de familles éclatées et plusieurs témoignages autour de la difficulté de se sortir de l’alcoolisme ».

Dans le diocèse de Nantes, les membres de l’Action Catholique Ouvrière ont été de précieux contributeurs de récits de « merveilles enracinées dans des fragilités ». « Ils ne témoignent pas que de désolation mais d’un regard d’émerveillement par rapport aux capacités des personnes et des collectifs engagés dans toutes sortes de combats (associatifs, politiques, syndicaux, dans la vie de quartier, et de loisir, le voisinage, l’engagement pastoral), explique Benoît Noblet, délégué diocésain à la Mission Ouvrière. Pour notre mouvement, ce service de la fraternité nous est constitutif mais sans réduire le frère au pauvre. Le frère, c’est notre semblable là où on est ».
Les quelques 110 équipes avaient reçu un document les invitant à cette révision de vie (qui leur est familière) mais « en dépassant le cadre habituel » et ce, à partir du texte d’Evangile du Lavement des pieds (Jean 13, 1-15). La bonne surprise a été de recevoir une soixantaine de contributions. Un foisonnement de remontées « qui traverse tous les champs de la vie humaine ». Des membres de l’ACO ont également participé à des temps en paroisses ; une quinzaine sont devenus référents Diaconia. La moisson finale est, bien sûr, « intéressante pour des partages en interne » mais la consigne a été relayée de redonner « tout leur poids à ces expressions en les portant de manière orale au cœur même de la liturgie lors des célébrations ».
 

Les pages du livre des Merveilles du diocèse de Créteil

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