» A toi, qui m’as offert l’Amour de Dieu en un clic » par Le Petit Chose
Témoignage de l’auteur du Blog Le Petit Chose pour l’opération « Toile de Miséricorde » lancée par l’Eglise catholique à l’occasion de la 50ème Journée mondiale de la Communication, le 8 mai 2016.
Sur ce blog vivent des regards, des pensées d’une journaliste France-trotter que la vie et la société interrogent et interpellent. Elle y dépose des fragments d’idées pour essayer de comprendre une foi, des spiritualités, des mécanismes de foules et des liens sociétaux.
Dans une petite chambre d’hôtel à Lourdes, presque au milieu de la nuit, en octobre, j’ai timidement demandé à une amie chère : « Au fait, c’est quoi la miséricorde ? » Même si je n’ai jamais cessé de croire en Dieu, je n’ai pas vraiment été une catholique pratiquante toute ma vie. Partir pour mieux revenir probablement. Certains détails – comprendre les temps de la messe, connaître les « gros » mots de la foi – se sont en quelques sortes perdus en route.
Elle m’a répondu, amusée : « C’est l’Amour infini de Dieu pour nous. Le pardon certes, mais surtout l’Amour inconditionnel. Ce n’est pas seulement un don que Dieu nous fait, c’est ce qu’il nous appelle à vivre avec ceux que nous croisons. » Même quand on n’apprécie pas l’autre, même quand on n’est pas d’accord. Même face à un… troll ?!? Vaste programme.
On dit souvent que le net, ce ne sont pas de vraies rencontres. Qu’en ligne, ce ne sont pas de vraies personnes. Que sur le net, ce ne sont pas de vrais sentiments. Alors, en ligne, ce ne serait pas non plus de la vraie miséricorde… Je ne l’ai jamais vécu ainsi : j’ai construit beaucoup de mes plus belles amitiés – amours même – à partir de retweet, fav, reply, poke, like et DM ; j’ai reçu beaucoup de mes plus belles preuves de l’amour de Dieu grâce à des @toi et @toi. Cette miséricorde de Dieu a toujours été là : message sent, package arrived.
Quand Kevin, frère de mon ami Steven et fils de l’amie de mère Aurélie, a été poignardé pour un regard de travers dans la banlieue de ma ville natale, la #VagueBlanche qui a déferlée jusqu’à moi a pansé un peu la blessure de la perte. Ce fut une goutte d’eau dans un océan d’échanges numériques mais ça a compté.
Quand je n’arrivais pas à me faire à ces grandes églises trop froides et pas assez enneigées qui quadrillent la capitale, c’est un Vieil imbécile pas si bête qui m’a parlé de sa joie d’aller à la messe avec sa famille. La confiance qu’il a mise en moi en me prêtant sa voiture – alors même qu’on ne s’était jamais rencontrés – pour mon premier déménagement intra-muros après un appel à l’aide en ligne, ne m’a jamais quittée et me renforce encore par moment, chaque fois que je doute de l’humanité.
Quand ma mère a rencontré le père de mon amoureux pour une réunion pré-mariage, dans un restaurant parisien, un 13 novembre 2015, et que la peur a saisi chaque fibre de nos corps, un #PorteOuverte a jailli sur nos écrans. Rassurant. Rappelant que s’ouvrir à l’autre est toujours une victoire sur le Mal.
Quand j’ai accompagné ma petite sœur pour son premier accouchement, une naissance qui s’est faite directement au Ciel, je me sentais tellement démunie, tellement seule. Vous étiez là, avec vos claviers. A mes côtés. En communion.
Certains ont ergoté – et ils seront rejoints par d’autres à l’avenir, sans aucun doute – sur le fait qu’Internet permet de propager les haters, que cela n’apporte qu’un flot de commentaires sales, que les blogs, les comptes Facebook, Twitter ne servent que les ego ainsi que les attaques ad nominem. Qu’ils disent. Moi je le vis. Et je nourris ma foi #PasTiede des belles phrases, des témoignages lumineux et des petits mots offerts sur la toile. Avec toi ?