Les Journées pastorales des communautés catholiques francophones
Les Journées pastorales des Communautés catholiques francophones dans le monde (CCFM) se tiendront à Lyon du 29 août au 1er septembre. L’objectif : réunir des aumôniers et des laïcs sur le le thème : « Aux origines du christianisme en France : La quête d’une authentique fraternité ».
Quels sont les objectifs des Journées pastorales ? L’occasion pour les clercs et les laïcs des 140 paroisses disséminées dans le monde de partager des enseignements et des richesses spirituelles et des moments de fraternité ? Combien de participants déjà inscrits ?
Notre aumônerie est au service de plus de trois millions de francophones très dispersés dans le monde puisqu’ils sont répartis dans plus de 115 pays sur quatre continents. Si nous ne voulons pas que chacun s’enferme dans son propre petit « clocher » il est impératif de leur offrir l’occasion de se rencontrer régulièrement, d’échanger leurs expériences pastorales et de vivre des temps de convivialité. C’est pourquoi, une fois par an, nous les invitons à ces « Journées Pastorales » qui regroupent habituellement entre 40 et 60 représentants de communautés représentant une trentaine de pays. Pour cette rencontre de Lyon nous avons une cinquantaine d’inscrits actuellement mais chaque jour apporte quelques nouvelles inscriptions.
Avez-vous intégrer de nouvelles paroisses en 2018-2019 au réseau ? Comment se créé une nouvelle communauté catholique à l’étranger ?
Chaque année des groupes de catholiques rentrent en relation avec nous pour nous demander de les intégrer à notre réseau. Ces derniers mois nous avons été sondés par de petits groupes de divers pays : États-Unis, Uruguay, Afrique (Accra, Abidjan), Panama City. Pour qu’une communauté soit viable il faut un nombre minimal de participants et la présence de personnes décidées à s’engager bénévolement au service des autres. Il faut aussi, et c’est particulièrement mon travail, trouver des prêtres francophones disponibles pour donner de leur temps à la communauté en formation. En dessous d’une centaine de personnes (donc une cinquantaine de familles environ) l’expérience montre que la création d’une communauté n’est pas forcément viable car le « volant » de bénévoles impliqués dans la nouvelle paroisse n’est pas suffisant pour assurer la pérennité des activités pastorales.
Quels sont les points forts, les défis et les difficultés que peuvent rencontrer les communautés catholiques francophones dans le monde ?
Les points forts sont la jeunesse de nos communautés : la majorité des familles est formée de trentenaires et de quadragénaires. Ce qui signifie que nos célébrations comportent beaucoup d’enfants et d’adolescents et que les activités à l’égard des jeunes sont très développées. La principale difficulté est le « turn over » des paroissiens, c’est-à-dire la rapidité des mutations qui nous fait perdre chaque été des dizaines de familles rentrant en France ou partant pour d’autres pays. Cela mine vraiment certaines de nos communautés qui peinent à trouver des remplaçants. Cela peut être vraiment très handicapant notamment dans le recrutement des catéchistes et des responsables des mouvements de jeunesse.
Le thème des journées pastorales 2019 porte sur les « origines du christianisme en France : la quête d’une authentique fraternité ». Pourquoi avoir choisi ce thème ?
C’est un discours du pape François qui m’avait particulièrement interpelé l’an dernier. Il y disait qu’avant d’être une institution l’Eglise est d’abord un ensemble de communautés fraternelles. J’ai approfondi la question pour m’apercevoir qu’un père jésuite avait beaucoup travaillé la notion de fraternité dans les premiers siècles de l’Eglise. C’est ce qui m’a conduit à proposer ce thème à mon équipe.
De quoi évoqueront Michel Dujarier, docteur en théologie et le P. Dominique Bertrand, jésuite devant les intervenants ?
Lyon est le berceau du christianisme en France et c’est dans cette ville que furent fondées les « Sources Chrétiennes » qui ont fait un immense travail sur l’histoire et la théologie des premiers siècles chrétiens en Gaule. Le père Michel Dujarier est ce fameux spécialiste dont j’ai parlé ci-dessus qui a creusé la question de la fraternité dans l’Eglise. Nous aurons aussi une intervention du père Dominique Bertrand sur saint Irénée et une conférence de M. François Richard sur l’arrivée du christianisme à Lyon. Et pour les travaux pratiques nous visiterons tous les sites lyonnais paléochrétiens.
Mgr Robert Poinard, Aumônier Général