Prêtres et agents pastoraux venant d’ailleurs
Le nombre de prêtres venant d’ailleurs continue d’augmenter en France. La proportion des prêtres étrangers dans le total des prêtres actifs en France augmente encore plus rapidement, vu l’âge moyen des prêtres français et leur diminution en nombre.
Nous constatons en 2018 une stabilisation de la venue en France des agents pastoraux dans toute leur diversité : prêtres séculiers (appelés fidei donum), religieux, religieuses surtout, et laïcs. Il n’existe pas de statistiques précises sur ces sujets. Le clergé est géré au plan des diocèses. Les statistiques qui sont présentées ici se fondent sur le nombre de visas délivrés pour l’entrée des agents pastoraux en France. Mais il n’existe pas de statistiques précises sur les départs de France. En conséquence, nous pouvons donner des statistiques sur les entrées nouvelles en France, mais plus difficilement sur le « stock » de prêtres étrangers en France, puisque nos statistiques portent sur des flux. Flux d’entrée, mais le flux de sortie est inconnu. De plus, les ressortissants de l’Union européenne n’ont pas besoin de visa, ils échappent donc à ces statistiques. Or les prêtres polonais et italiens en service en France sont assez nombreux.
Les visas
La montée des visas court séjour correspond au phénomène des prêtres étrangers qui viennent pour un remplacement l’été. Mais il y a aussi ceux qui viennent pour participer à un évènement de leur congrégation (chapitre, etc) ou un évènement ecclésial.
Les statistiques présentées ici concernent l’année civile 2018. En 2018, 3788 demandes de visa ont été effectuées pour un agent pastoral (contre 3745 en 2017). 1142 pour un long séjour (968 en 2016, 952 en 2017). 2646 pour un court séjour (contre 2932 en 2016, 2788 en 2017). Au bénéfice de 1171 prêtres (contre 1257 en 2016 et 1183 en 2017), 1562 religieuses (1533 en 2016, 1513 en 2017), de 114 religieux non-prêtres (contre 121 en 2016 et 136 en 2017), de 927 laïcs (contre 997 en 2016, 911 en 2017). Nous assistons à une stabilisation des demandes de visas. 2016 a été une année exceptionnelle à cause des Journées Mondiales de la Jeunesse de Cracovie : de nombreuses personnes, prêtres, groupes de jeunes jumelés avec une institution ou paroisse française ont passé par la France avant de se rendre ensemble à Cracovie. En 2017 et 2018, on reviendrait à un régime « normal », de croisière.
Conclusions : malgré l’incertitude concernant les statistiques, on retiendra des ordres de grandeur et des évolutions :
1- Il y a environ 5000 prêtres français de moins de 75 ans, donc « prêtres actifs ». Et en outre, plus de 2000 prêtres venant d’ailleurs en mission pastorale en France. Ces PVA constituent donc environ un tiers de l’ensemble des prêtres actifs qui sont 7000.
2- Il y a eu en France en 2018 environ 100 ordinations de prêtres venus de France. Et 200 prêtres venus d’ailleurs. Si l’on prolonge ce rythme d’arrivée de « nouveaux prêtres » en France, il y aura clairement une modification du visage du presbyterium au bout de quelques années.
3- Ces PVA viennent toujours majoritairement d’Afrique (les deux tiers), mais les autres continents augmentent : Inde, Viet-Nam, Amérique latine…
4- Les agents pastoraux venus d’ailleurs sont aussi des religieuses, et de plus en plus des laïcs.
5- Le phénomène des agents pastoraux venus d’ailleurs continue d’augmenter. Il y a un palier c’est-à-dire une stabilisation dans le nombre des entrées. Mais en proportion, les prêtres et religieuses venus d’ailleurs voient leur proportion augmenter, à cause de la diminution du nombre de prêtres et religieuses français.
6- Ces statistiques ne permettent pas de saisir un phénomène que l’on pressent : la venue de jeunes, qui entrent au séminaire ou au noviciat en France, font tout ou partie de leurs études en France, et pour les prêtres, se feront incardiner en France. On peut se souvenir que 25% des séminaristes en formation en France sont des étrangers (qui ne resteront pas toujours des étrangers à cause des naturalisations). Au moment de l’ordination ou des vœux, ils et elles ne seront plus des étrangers, en tout cas pas des PVA. Ils et elles n’auront plus besoin de visas. Et échappent donc à ces statistiques fondées sur les demandes de visa.