La canonisation du pape Paul VI
Le Pape Paul VI est canonisé dimanche 14 octobre. Entretien avec le P. Grégoire Catta, directeur du Service national famille et société qui revient sur trois éléments marquants de son pontificat.
C’est d’abord le pape qui a mené à bien le Concile Vatican II qu’avait convoqué son prédécesseur Saint Jean XXIII. Ce dernier est décédé en 1963 après la première session et c’est Paul VI qui prend la relève et soutient pendant trois autres sessions le profond travail d’aggiornamento (mise à jour) opéré par le Concile. Symboles forts, parmi d’autres, de ce renouveau, l’image de sa rencontre avec le patriarche Athénagoras qui marque une solide avancée dans la réconciliation avec l’Église orthodoxe de Constantinople, et celle de sa visite à l’assemblée générale des Nations Unies où il s’exclame « plus la guerre, jamais plus la guerre ». Paul VI personnifie l’Église de Vatican II qui se renouvelle intérieurement en revenant à la source de l’Evangile et s’ouvre résolument au monde de son temps.
Paul VI c’est aussi un pape qui nous a laissé des écrits marquants. L’encyclique Populorum progressio, en 1967 offre une véritable feuille de route pour un développement, juste, solidaire, intégral. Elle a inspiré – et continue d’inspirer ! – beaucoup de personnes et de d’organismes comme le CCFD-Terre Solidaire, la Délégation Catholique pour le Coopération, ou les commissions Justice et Paix dans tous les pays du monde. L’année suivante, Humanae vitae, invite les époux à vivre pleinement l’amour conjugal mais provoque de nombreux remous par son refus de la contraception artificielle. En 1975 Evangelii nuntiandi porte sur l’évangélisation dans toutes ses dimensions. Le Pape François l’a qualifié de « document pastoral le plus grand qui ait été écrit à ce jour ».
Paul VI continue à marquer l’Église de son empreinte au travers du pape François qui le cite énormément. Relire Paul VI sur la question du dialogue (Ecclesiam suam), de l’évangélisation (Evangelii nuntiandi), du développement intégral (Populorum progressio), est souvent une bonne clé pour comprendre François !