L’Église du Havre, jamais sans les jeunes

Synode des jeunes, diocèse du Havre

Le Synode des jeunes lancé par le diocèse du Havre le 14 octobre 2012 s’est conclu aux Rameaux 2014 par la promulgation de 14 décisions. Mgr Jean-Luc Brunin, évêque du Havre, explique en quoi l’ensemble des communautés chrétiennes est engagé par la démarche missionnaire des jeunes. Par Chantal Joly.

Dans votre lettre pastorale post-synodale « Une Église… jamais sans les jeunes », vous insistez sur le fait que « les actes synodaux concernent tout le monde » ? En quoi ?

Le synode des jeunes est un synode diocésain et je veillerai à ce que ces décisions aient des conséquences dans chaque communauté paroissiale, service, mouvement, aumônerie ou établissement d’Enseignement catholique. J’ai dit dès le départ aux jeunes que j’avais besoin d’eux pour donner « un coup de jeune » à notre Église. Eux-mêmes ne désirent pas faire une Église à part. Ils ne tiennent pas spécialement, par exemple, à des liturgies « de jeunes ». D’où l’une des décisions que je redonne sur la base de leurs propositions (remises sur une clé USB !) : l’accueil d’au moins deux jeunes par chaque équipe liturgique paroissiale. Le jour de la clôture du synode à l’abbaye de Fécamp, parmi les 1000 participants, se trouvaient de nombreux adultes. Beaucoup m’ont témoigné leur espoir en ce synode comme source de renouvellement pour l’Église diocésaine. Je pense, entre autres, à « Synodoigts changent l’Église » , le jeu de rôles à base de cartes qui a été inventé et avec lequel plusieurs équipes d’animation paroissiale (EAP) ont joué. L’Église a besoin de la créativité des jeunes, de leur volonté missionnaire, de leur joie pour être fidèle au Christ qui l’envoie en mission dans le monde de ce temps.

Dans une vidéo, vous commentez le chiffre de 1300 jeunes impliqués dans le synode : « Ce n’est quand même pas rien ! ». Cette participation a-t-elle répondu à vos espérances ?

Lors de la traversée de la baie du Mont-Saint-Michel pour l’ouverture, ils étaient plus de 600. Confiants dans l’Assemblée diocésaine de la Pastorale des Jeunes qui avait voté cette aventure et dans le fait que je m’étais engagé vis-à- vis d’eux, les jeunes ont relevé le défi. Pour la première enquête, trois bracelets bleus étaient distribués, un pour chaque volontaire et deux pour des camarades à qui ils distribueraient le questionnaire « Ta vie, t’en dis quoi ? ». S’il y a eu de telles ramifications, c’est bien parce que les jeunes ont découvert qu’ils sont appelés à être des acteurs d’évangélisation. Je pense à Baptiste, 17 ans, qui habite un village en pays de Caux. D’abord découragé, il est finalement venu avec sept autres camarades à l’assemblée synodale. Quant aux membres de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC), ils ont réussi à être accompagnés d’autres jeunes de leurs quartiers. Cette génération souhaite continuer ce brassage, aussi bien en interne qu’en rejoignant dans leurs intérêts et leurs passions d’autres jeunes étrangers à l’Église.

Qu’est-ce qui vous a le plus frappé dans les questionnements et les initiatives des jeunes ?

Dans l’enquête sur leurs conditions de vie, j’ai été surpris par leur évocation du stress, le fait que « ça va trop vite », déjà pour eux. Lors du forum du 23 novembre 2013 avec des élus et des professionnels (le responsable des transports du département, un commandant de la police urbaine…), les débats avec des médecins ont été les plus suivis. Les jeunes éprouvent le besoin d’être éclairés sur leurs problèmes. Ils sont en forte demande de formations humaines, confessionnelles (le sens de l’Eucharistie, l’animation musicale en liturgie) ainsi que de formations mêlant détente et approfondissement de la foi (réco-randos, pélé VTT…). D’où deux décisions : proposer des conférences thématiques en leur direction avec des spécialistes des questions abordées et mettre en place dans tout le diocèse une formation au chant pour les célébrations et les temps de prière en groupe.
Les jeunes sont également très demandeurs de lieux où inviter pour des rencontres gratuites et conviviales. Afin de créer ces lieux de soutien de leur dynamisme missionnaire, au Havre, le centre Saint-François accueille un foyer pour étudiants et jeunes professionnels et un peu partout dans le diocèse, des salles seront ouvertes pour les collégiens et les lycéens.

Les rendez-vous de l’après-synode

Du 5 au 12 juillet à Rome : voyage du « staff » qui a porté le synode avec pèlerinage sur la tombe des apôtres Pierre et Paul et rencontre avec Mgr Rino Fisichella, président du Conseil pontifical pour promotion de la Nouvelle Evangélisation, puis temps de récollection à Assise.
Du 21 au 26 août à Lourdes : pèlerinage diocésain avec animation des célébrations d’ouverture et de clôture par les jeunes.
Courant septembre : ouverture d’un foyer vocationnel.
Samedi 6 décembre : 40 ans du diocèse.

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