Mgr Jordy : « Être devant le Christ avant de l’annoncer »

Mgr Vincent Jordy

À 47 ans, Mgr Vincent Jordy, jusqu’ici supérieur du Grand séminaire de Strasbourg, a été nommé évêque auxiliaire du diocèse de Strasbourg. Il sera ordonné le 11 novembre prochain et commence déjà à entrer dans un rythme nouveau.

Son ordination aura lieu mardi 11 novembre à 15 h en la cathédrale de Strasbourg. Elle lui sera conférée par Mgr Jean-Pierre Grallet, archevêque de Strasbourg, assisté de Mgr Christian Kratz, évêque auxiliaire, et de Mgr Pierre Raffin, évêque de Metz. Plusieurs des évêques seront également présents.

 

Étiez-vous préparé à cette nomination ?

L’hypothèse d’être appelé à l’épiscopat était dans l’air. Je ne suis pas entré au séminaire pour ça, mais j’ai eu le temps de me demander si l’idée était, le cas échéant, cohérente avec mon premier appel au ministère de prêtre. J’aborde paisiblement ma nouvelle mission, avec émotion aussi : l’Église vient vers moi pour porter la charge de successeur des apôtres !

Qu’est-ce qui caractérisait votre premier appel ?

J’ai un chemin de recommençant. À 24 ans, alors que je poursuivais mes études et que j’étais loin de l’Église, j’ai vécu l’expérience forte du retour à la foi. Une proximité intense avec le goût de la Parole m’a été redonnée. J’ai répondu à l’appel de Jésus : servir à sa suite, célébrer les sacrements. Pour ma première nomination, j’étais aumônier d’un collège épiscopal, vicaire paroissial, enseignant de spiritualité, et à cette époque membre de la communauté de l’Emmanuel. Puis je suis passé chez les Carmes, avec la question de la vie contemplative. Cette expérience m’a convaincu que j’étais fait pour le ministère apostolique. Néanmoins, je vis toujours la priorité du silence, d’être devant le Christ avant de l’annoncer. Sinon, on est une sorte de VRP non enraciné.

Quelles sont vos autres expériences marquantes ?

Au Grand séminaire de Strasbourg, j’ai travaillé avec des prêtres de spiritualités différentes, mais avec une profonde convergence pour le service des jeunes. J’y ai beaucoup appris sur le sens de l’Église et de la fraternité. Je reste frappé par la générosité des jeunes qui rentrent. La question des vocations est un point auquel je suis sensible. J’ai très vite organisé des temps de réflexion. En s’appuyant sur la vie au séminaire, on montre que ce choix est possible ! En 2000, après quatre ans comme directeur spirituel, j’ai eu la responsabilité de supérieur. Je suis devenu membre des conseils épiscopal et diocésain, ce sont des bons lieux d’apprentissage de l’unité de l’Église diocésaine, qui ont élargi mon regard. Je suis également devenu confirmateur, c’est-à-dire que je peux célébrer et donner le sacrement de la confirmation.

Quelles sont vos charges particulières ?

L’archevêque m’avait déjà confié l’accompagnement du service diocésain de la communication et des médias. Cette responsabilité se prolonge, comme celle de la gestion du centre d’accueil St Thomas, lieu de session et de conférences. Je poursuis aussi les confirmations. Enfin, je vais entrer dans le mouvement de reconnaissance des paroisses. Le diocèse est en chantier, les paroisses se réorganisent. Elles doivent être instituées officiellement par l’évêque sur place. Vu l’importance géographique du diocèse, nous ne sommes pas trop de trois évêques ! D’autres missions sont encore en discussion, du côté de l’accompagnement des prêtres.

 

Le Diocèse de Strasbourg
Réunion des deux départements alsaciens du Bas-Rhin (67) au nord et du Haut-Rhin (68) au sud, le diocèse de Strasbourg dispose d’un bassin de 1 817 000 habitants (chiffres estimation Insee, janv. 2006). Au carrefour de l’Europe, frontalier avec l’Allemagne et la Suisse, il jouit d’une belle vitalité économique et d’échanges multiples. Pour raisons historiques, l’Alsace bénéficie du statut du Concordat de 1801. Elle n’est pas soumise à la Loi de la séparation de l’Église et de l’État de 1905. Si ce droit local est un avantage en terme de moyens financiers, le diocèse est également riche d’une tradition spirituelle, avec la présence de religieux et religieuses (env. 2127, chiffres diocèse de Strasbourg) et un presbyterium de 281 prêtres religieux et séculiers. Le Grand séminaire de Strasbourg compte actuellement une quarantaine de séminaristes.

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