Rejoindre les 18-25 ans

portrait Soeur Nathalie Becquart

Les Assises nationales des aumôneries étudiantes se tiennent le 1er et 2 décembre, à Paris. Près de 80 aumôniers sont réunis à l’initiative du Service national pour l’évangélisation des jeunes, scolaires et étudiants. Rencontre avec Sœur Nathalie Becquart.

Sœur Nathalie Becquart, Xavière investie auprès des jeunes depuis 15 ans, est directrice adjointe en charge des aumôneries catholiques des universités, en fonction depuis le 1er septembre dernier.

 

Quelle est l’ambition de ces Assises ?

Il s’agit d’un temps de rencontre, de formation et de partage d’expérience. Nous avons convié tous les aumôniers des universités et des grandes écoles à y participer. Ces Assises sont une invitation à prendre du recul par rapport à la mission qui leur est confiée par leur évêque.
Il y a trente ans, les étudiants venaient plus spontanément vers les aumôneries. Aujourd’hui, la présence de la structure seule ne suffit pas. L’aumônier est davantage amené à aller à la rencontre des jeunes, à leur faire des propositions qui tiennent compte de leur fonctionnement, de leurs études, de leur vie, de leurs problèmes de logement, d’aide au stage.

Le rôle de l’aumônier est donc essentiel ?

On le sait, la catégorie des 18-25 ans est la plus difficile à rejoindre pour l’Église. Etre envoyé auprès des jeunes revient quasiment à être envoyé en Mission dans un autre monde. Il est nécessaire de s’acculturer à cette tranche d’âge, leur intérêt pour les nouveaux modes de communication, par exemple : les SMS, Internet, Facebook… Si l’aumônier ne tient pas compte de cela, il peut être perdu.
Les Assises seront là pour les aider dans leur mission avec notamment une intervention du sociologue Jean-Marie Donegani sur « Le rapport au religieux des jeunes aujourd’hui et ses conséquences ecclésiologiques et pastorales ». Par ailleurs, le lundi matin, un temps spécifique sera consacré aux nouveaux aumôniers, prêtres, religieuses ou laïcs missionnés. Nous tâcherons de leur apporter des clefs de compréhension et de connaissances du monde universitaire et des grandes écoles. Aujourd’hui, ces aumôniers ont souvent plusieurs responsabilités et ils sont rarement à leur poste à temps plein. Ils ont donc moins de possibilité pour s’investir complètement dans ce milieu étudiant.

Existe-il un profil d’aumônier ?

Je récuse l’idée de l’obligation de prêtres jeunes en aumônerie étudiante. L’inter-génération est aussi importante. La diversité d’interlocuteurs est positive quand elle est bien vécue et que le travail se réalise en équipe dans une bonne complémentarité. La symphonie des vocations à ce poste qu’il s’agisse de laïcs, de prêtres, de religieux est un enrichissement indéniable pour les jeunes. Elle témoigne concrètement de ce que l’Église est.

 

Près de 80 aumôniers aux Missions Etrangères de Paris
Ils sont réunis rue du Bac, les 1er et 2 décembre. Rassemblés à l’initiative du Service national pour l’évangélisation des jeunes, scolaires et étudiants, ils participeront aux Assises nationales des aumôneries étudiantes. Témoignages, discussions, ateliers et conférences rythment ces deux jours.
En 2008, on recensait 2 228 000 étudiants répartis dans les universités et les grandes écoles. L’aumônerie catholique universitaire constitue, depuis 2006 et la dissolution de la Mission étudiante, l’un des départements avec les aumôneries de l’enseignement public et Chrétiens en grande école du Service national pour l’évangélisation des jeunes, scolaires et étudiants. Elle s’adresse aux groupes d’étudiants catholiques. Elle rassemble actuellement plus de 150 aumôneries présentes dans une centaine de villes de France soit 10 000 étudiants. « Chrétiens en Grande Ecole » est l’association qui anime le réseau des communautés chrétiennes des grandes écoles françaises : écoles de commerce et d’ingénieur, écoles de journalisme, écoles normales supérieures et instituts d’études politiques. En tout, CGE rassemble 110 écoles soit 3 000 étudiants.

 

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