Journée mondiale du migrant : « L’Esprit est dans chaque culture »

Dimanche 18 janvier, les chrétiens sont invités à célébrer dans leurs paroisses la Journée mondiale du migrant et du réfugié. Cet événement, soutenu par le Conseil Pontifical de la Pastorale des Migrants et des Itinérants, convie cette année à s’imprégner de la vie de « Saint Paul migrant, apôtre des peuples ». Entretien avec le P. Stéphane Joulain, directeur adjoint du Service National de la Pastorale des Migrants et des Personnes Itinérantes (SNPMPI).

La journée mondiale du migrant et du réfugié est-elle devenue un événement identifié ?

Aujourd’hui on ressent un vrai désir de vivre cet événement. On constate d’ailleurs une augmentation du nombre de demandes de dossiers d’animation. Cette année, près de 8000 dossiers, 20 000 signets et 10 000 cartes ont été commandés. Cette journée s’inscrit progressivement dans la réalité du calendrier liturgique.
Cette journée constitue un moment où la diversité est célébrée, fêtée. Auparavant, seuls les convaincus y venaient. Aujourd’hui, la journée s’organise au niveau paroissial, au plus près de la réalité des gens afin de réveiller leur conscience. Cette journée, instaurée par Benoît XV pour sensibiliser l’Église dans son ensemble sur la question des migrants et des réfugiés, est vécue comme un temps de prière et d’animation au sein des paroisses, au plus proche des communautés chrétiennes.
Elle représente l’occasion pour chacun d’entre nous de vivre un dimanche autrement avec l’Eucharistie comme point central autour d’un moment plus long. Cette impulsion est donnée par les migrants qui ont besoin d’un temps de partage et de fraternité. A Caen, par exemple, la journée comprendra un travail sur des textes, un Cercle de silence ainsi qu’une messe.

Cette journée est-elle célébrée sur les autres continents ?

Très célébrée en Amérique latine, cette journée existe depuis peu de temps en Afrique ou bien en Asie. En Corée du Sud, par exemple, on assiste à des réunions où se retrouvent la population locale et les migrants : Philippins, Colombiens, Péruviens, Japonais… Cette journée est l’occasion pour eux de parler, raconter leur histoire, leur vie, d’évoquer leurs problèmes avec la police de contrôle de l’immigration. Tout le monde vit cette journée avec plaisir autour de jeux, de messes.
 

« Saint Paul migrant, apôtre des peuples » est le thème retenu cette année. En quoi la figure paulienne constitue-t-elle un modèle ?

Paul est un personnage marqué avant l’heure par la mobilité. Citoyen romain, juif né en Grèce Paul a voyagé, parcourant de nombreux kilomètres à la rencontre d’hommes et de femmes de différentes cultures et conditions : juifs, païens, Grecs, Arabes, maîtres et esclaves, etc.
En tant que migrant, Paul est un homme à l’identité transnationale qui s’est construit grâce à toutes ses traversées. Paul est le signe de cette Église faite de communautés différentes, d’identités variées. Il est un homme qui invite à ne jamais se considérer comme installer, à toujours bouger. Saint Paul est contraire à tout ce qui considérerait la foi comme installé dans une culture particulière. Selon lui, l’Esprit ne nous attend pas, il nous a précédés, il se trouve dans chaque culture.

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