Gilles Bernheim, Grand rabbin de France

Le cardinal Barbarin, archevêque de Lyon, Mgr Deniau, évêque de Nevers, Mgr Beau, évêque auxiliaire de Paris et le Père Desbois, directeur du Service national pour les relations avec le Judaïsme, étaient présents à l’investiture, le 1er février 2009.
 
1800 personnes ont assisté à la cérémonie d’investiture de Gilles Bernheim à la synagogue de la rue de la Victoire, à Paris. Le Père Patrick Desbois, qui n’avait jamais vu la synagogue aussi remplie, a été frappé par la diversité de l’assemblée : sensibilités au sein du judaïsme différentes, présence de jeunes et de moins jeunes.

L’évêque de Nevers, Mgr Francis Deniau, a présidé plusieurs années le conseil épiscopal pour les Relations avec le Judaïsme. Il a notamment été touché par la dimension spirituelle du discours de Gilles Bernheim. « C’était une parole spirituelle d’ouverture à Dieu et de recherche de la volonté de Dieu » retient-il.

Le Grand rabbin a évoqué la formation des rabbins, l’assimilation des jeunes Juifs et la perte de la richesse de la tradition qui en découle. Devant les représentants de l’Etat, il a rappelé sa responsabilité par rapport à la communauté française et souligné la fierté des Juifs d’être Français. En présence du Grand Rabbin d’Israël dont il a reçu la bénédiction, Gilles Bernheim a exprimé sa solidarité avec l’Etat hébreu. Il a exprimé l’ouverture aux autres religions, comme faisant partie intégrante de la mission rabbinique.

Le président de la Fédération Protestante de France, le pasteur Claude Baty, et le recteur de la Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, étaient invités aux côtés des représentants de l’Eglise catholique.

Des relations fraternelles et amicales

Gilles Bernheim est vice-président de l’Amitié Judéo-Chrétienne de France  (AJCF). Il a notamment publié en 2007 un livre d’entretiens avec le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon. Pour le Père Desbois, les relations entre l’Eglise catholique et le Judaïsme sont de l’ordre de la fraternité « mais il ne faut pas croire que c’est acquis » analyse-t-il.

En effet, cette cérémonie a  été pour le Père Desbois l’occasion d’entendre l’inquiétude et la souffrance de la communauté juive en France, suite à la levée de l’excommunication des évêques de la Fraternité Saint Pie X. En effet, la Fraternité ne reconnaît pas le Concile de Vatican II dont la déclaration Nostra Aetate a fait beaucoup pour les relations entre catholiques et Juifs.

Le Père Desbois est confiant : « En France, nous allons aux racines du problème pour nommer les choses. Gilles Bernheim est quelqu’un de très attentif à nommer les problèmes ».

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