Une cinquantaine d’évêques en formation
Le thème de cette année était « La théologie de la liturgie », thème qui aurait dû être abordé en 2008. Mais l’urgence d’une réflexion sur les questions de bioéthique avait entraîné un report du sujet.
Comme le laisse entendre le seul énoncé du titre, il s’agissait d’aborder la question de la liturgie par le grand angle et sa signification profonde. Ce que fit d’ailleurs le concile Vatican II qui, avant de proposer les réformes nécessaires, rappela, dans la Constitution sur la liturgie, qu’elle est « le sommet auquel tend l’action de l’Eglise et, en même temps, la source d’où découle tout son dynamisme » (n° 10).
Plusieurs interventions ont alimenté la réflexion des cinquante évêques venus à Strasbourg. Des conférences d’abord, données par le frère Patrick Prétot, directeur de l’Institut supérieur de Liturgie à l’Institut catholique de Paris, Mgr Dominique Lebrun, évêque de Saint-Etienne, le Père François Cassingena-Trévedy, moine de Ligugé, Mgr Robert Le Gall, archevêque de Toulouse et président de la Commission épiscopale pour la Liturgie et la pastorale sacramentelle. Mais aussi plusieurs communications plus brèves de Monsieur Matthieu Smyth (1), du Père Philippe Vallin (2) et du doyen Marcel Metzger (3).
Entrer dans la liturgie par la Parole
Le rituel de l’initiation chrétienne (baptême, confirmation, eucharistie) a été étudié avec soin, puisque ces sacrements sont les fondements de la foi et que, par eux, tout commence. Cette réflexion a été, bien sûr, menée en lien avec ce qui est demandé dans le renouvellement de la catéchèse pour tous.
Bien évidemment et à plusieurs reprises la place centrale du mystère pascal dans la liturgie, comme dans la foi et dans le parcours spirituel chrétien, a été réaffirmée. Les évêques ont, entre autre, cherché à préciser les conditions nécessaires à remplir pour passer d’une expérience esthétique ou émotionnelle à la rencontre du Christ mort et ressuscité, le seul Sauveur.
L’un des chemins à parcourir aujourd’hui pour entrer dans la liturgie n’est-il pas la découverte et la réception de la Parole vivante de Dieu ? Les nombreux efforts entrepris pour percevoir que c’est le Christ qui s’adresse à nous dans les Ecritures n’ont pour but que de permettre aux fidèles de vivre pleinement, dans la célébration liturgique, leur lien au Fils de Dieu.
Il a été aussi, bien sûr, largement souligné que l’évêque, dans son diocèse, est, par mission, celui qui célèbre et dont dépendent les sacrements et la vie liturgique.
Une telle session, dont les axes essentiels viennent d’être rapidement esquissés, ne voulait pas se limiter aux seules questions de pastorale liturgique, certes incontournables et que les Evêques connaissent bien par ailleurs. Elle voulait surtout les aider à prendre conscience des dimensions les plus profondes de la liturgie : l’action permanente des personnes divines et la transformation intérieure des fidèles qui, à travers les rites et les gestes humains, font l’expérience de la présence de Dieu à son Peuple et de son alliance d’amour.
† Pierre-Marie CARRÉ
Archevêque d’Albi Président de la Commission doctrinale
(1) M. Matthieu Smyth est chercheur en histoire de la liturgie
(2) Le Père Philippe Vallin, c.o., est professeur de la Faculté de Théologie catholique de l’Université de Strasbourg
(3) Marcel Metzger est ancien doyen de la Faculté de Théologie catholique de l’Université de Strasbourg