« Ensemble pour l’Europe » est une démarche spirituelle et œcuménique qui rassemble plus de 150 mouvements et communautés nouvelles de toute l’Europe. En France, ils sont vingt-cinq* à s’être associés à cette initiative qui puise son origine et son dynamisme dans « Pentecôte 1998 ». Jean-Paul II y avait alors appelé les nombreux participants, rassemblés Place Saint-Pierre, à vivre en communion. Le message a été entendu.  » « Ensemble pour l’Europe » est une communion de communautés qui travaillent à se rencontrer et à se comprendre au service de la construction de l’Europe« , explique Gérard Testard, en charge des questions de communion ecclésiale à Fondacio et responsable du comité français « Ensemble pour l’Europe ».

Sans ambition politique, la démarche, qui n’a d’ailleurs pas d’existence sur le plan institutionnel, témoigne de l’unité d’acteurs investis individuellement sur le terrain de la solidarité, et désireux d’apporter leurs valeurs communes à la construction de l’Europe. « Ces mouvements et communautés sont rassemblés pour témoigner du message de l’Évangile et non défendre une identité chrétienne. Vivre la fraternité, la communion constitue la manière la plus pertinente pour des chrétiens d’être engagés dans les enjeux de société actuelle. L’objectif n’est pas de refaire une Europe chrétienne, mais simplement que les catholiques, protestants et orthodoxes soient actifs en faveur de l’Europe. »
 

Plus d’un millier de chrétiens est attendu à Paris, le 16 mai. La thématique « Une Europe de la fraternité est possible » conduira cette journée de dialogue et de réflexion à laquelle prendront part, entre autres, Jacques Barrot, vice-président de la Commission européenne ; le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris et président de la Conférence des évêques de France ; Mgr Emmanuel, métropolite, président de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France ; le pasteur Claude Baty, président de la fédération protestante de France ; des responsables politiques, etc.

En 2004 et 2007, les éditions de « Ensemble pour l’Europe » avaient rassemblé 10 000 chrétiens à Stuttgart (photo). Cette année, pas de grande rencontre européenne mais des rendez-vous nationaux dans toute l’Europe. L’accent est porté sur une mobilisation à l’échelle locale. Des réunions préparatoires ont eu lieu dans une quarantaine de villes françaises. A Angers, une trentaine de personnes se sont retrouvées à trois reprises. En présence de membres de différents mouvements et communautés nouvelles (Pax Christi, Fondacio, l’Église réformée, Sève, Réjouis-toi, etc.), ces temps d’échanges ont permis à ces chrétiens de « mieux se connaître et de s’approprier la démarche « Ensemble pour l’Europe » », estime François Prouteau, membre de Fondacio. L’étude des Béatitudes, les réflexions autour des modes de vie et de l’accueil de l’autre ont fourni des motifs de discussions et de connaissances.  » Nous avons dépassé notre appartenance à un mouvement pour celle de l’Église, remarque François Prouteau. Nous avons écouté, échangé sur les façons de chacun d’évoquer le vivre-ensemble, son positionnement sur les questions d’immigration, les élections à venir. » De nouvelles rencontres sont prévues après le 16 mai à Angers, Rennes et un peu partout en France, signes qu’un chemin s’engage.