« La parole est nécessaire, le témoignage de vie aussi ! », interview de Mgr Rey

Mgr Dominique Rey, évêque du diocèse de Fréjus-Toulon, ouvrira le prochain festival Anuncio, festival d’évangélisation, le 22 août prochain, en présence de près de 300 jeunes de 18 à 35 ans, rassemblés dans le massif de la Sainte-Baume avant d’être envoyés en mission. Rencontre.
Qu’est-ce qu’« évangéliser » signifie aujourd’hui ?
Évangéliser, c’est reconnaître la présence et l’action de l’Église dans notre société. L’évangélisation est structurée par l’eucharistie qui en est le sommet. Elle commence aussi par des témoignages de vies très simples. L’évangélisation chrétienne n’est ni prosélyte, ni récupération ou opération marketing, c’est une proposition et un témoignage qui laisse à l’autre sa libre souveraineté. Elle peut prendre bien des formes différentes : toutes les démarches missionnaires sont nécessaires les unes aux  autres. Anuncio promeut une dimension kérygmatique, c’est-à-dire de première annonce de la foi. Ici sur un mode festif et joyeux. Il s’agit d’abord de vivre deux jours pour célébrer la foi, puis les jeunes vont, en équipes, se répartir dans plusieurs diocèses et être accueillis en paroisses, dans une belle démarche itinérante.

Qu’allez-vous dire à ces jeunes avant de les envoyer sur les chemins ?

Je vais commencer par les remercier et les encourager : ils sont un signe magnifique ! Le Var est le premier département touristique français et au lieu de se prélasser sur la plage, ces jeunes viennent prendre le temps de vivre et de manifester leur foi. Je rappellerai ensuite que pour témoigner de sa foi, il faut la vivre soi-même. Je vais les inviter à vivre l’Évangile : la parole est nécessaire, le témoignage de vie doit aussi être parlant. Je vais leur dire d’être sans crainte de témoigner de l’Amour. C’est un devoir. Et c’est un droit pour chaque être humain de rencontrer la Parole de vie.

Qu’est-ce qui vous touche particulièrement dans la démarche d’Anuncio ?
Je vais m’y associer, non seulement comme pasteur du lancement de l’opération, mais je vais aussi me laisser interpeller par la fraîcheur, le dynamisme de ces jeunes. À fréquenter la jeunesse, on se sent soi-même revigoré ! Et puis, le rassemblement débute à la Ste-Baume, le lieu où dans la tradition provençale Marie-Madeleine a vécu. C’est très emblématique, car elle est l’apôtre des apôtres : elle est la première à avoir reconnu Jésus Ressuscité et elle l’annonce aux apôtres (Jean 20 1,11-18). Il s’agit de devenir témoin non seulement pour les gens qui sont loin de l’Église, mais aussi pour l’Église elle-même. L’Église a besoin d’un révélateur intérieur. Ces jeunes motivés qui se disent chrétiens et qui disent aimer l’Église en manifestent la jeunesse, alors que l’institution est souvent vue comme une dame très âgée. Le festival est une émanation et une grâce des JMJ (journées mondiales de la jeunesse). Quelle source d’espérance de voir que l’Évangile touche les jeunes !

 

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