Paray-le-Monial, lieu de conversion

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Du 15 au 18 octobre, à Paray-le-Monial, dans le diocèse d’Autun, Chalon et Mâcon, les fêtes de Sainte Marguerite-Marie, animées par les sanctuaires et la communauté de l’Emmanuel, témoigneront de la modernité de cette consécration au cœur de Jésus.

« C’est incroyable la diversité des personnes qui viennent à Paray. En un mois, j’ai rencontré des Australiens du centre du pays, des Chinois de Chine continentale, des Brésiliens qui réalisent le tour des sanctuaires en Europe. Et j’ai reçu une demande importante de l’organisme qui s’occupe des pèlerinages italiens », témoigne le père Bernard Peyrous, nouveau recteur des sanctuaires de Paray-le-Monial. La mondialisation n’est pas seule responsable de cet afflux renouvelé de pèlerins estimé à 170 000 sur les 600 000 touristes qui font halte dans la cité de Saône-et-Loire, dans une Bourgogne riche en hauts-lieux spirituels. Au point que les locaux sont parfois saturés. « Ce qui est intéressant, ajoute le père Peyrous, c’est qu’il y a trente ans, presque personne ne venait ici. Or aujourd’hui, c’est un lieu vivant toute l’année. Cela s’explique en partie par l’animation confiée à la communauté de l’Emmanuel mais pas seulement. En fait, les gens comprennent intuitivement le message de ce lieu qui atteint la profondeur de l’homme».

Une théologie de la vulnérabilité

Paradoxalement, fait observer ce spécialiste d’histoire de la spiritualité, le message de Paray est apparu dans un contexte historique de jansénisme « avec des séminaires et des couvents pleins et des missionnaires nombreux » car on peut « pratiquer tout en restant à la périphérie, sans plonger intérieurement ». La personnalité mystique elle-même de sainte Marguerite-Marie Alacoque (1647-1690) nécessite ce que le cardinal Albert Decourtray, venu à Paray en 1990, appelait « un grand déblaiement des mots, des images et des comportements liés aux mentalités d’une époque ».

Le père Peyrous rappelle que Paray n’était pas la première apparition du cœur de Jésus. Si elle eut autant d’écho, c’était à cause de sa déclaration d’amour « ce cœur qui a tant aimé les hommes jusqu’à s’épuiser et se consumer… » et de sa plainte que beaucoup d’hommes méprisent son amour. « Si le Christ, explique-t-il, a manifesté des sentiments humains, c’est qu’il a aussi pris les besoins des hommes. Ce besoin d’être aimé n’est pas courant. Au fond, le Christ se cherche des amis. Ce qui est très caractéristique de Paray, c’est l’heure sainte, proposée en consolation de l’heure d’agonie solitaire passée au jardin des Oliviers où il a tant eu besoin d’être aidé. Cette théologie d’une certaine vulnérabilité du Christ bouleverse les chrétiens et font de Paray un lieu d’intense conversion ».
 

Quatre jours de prière
Le programme des journées comprend notamment le vendredi à 11h une messe à la basilique présidée par Mgr Benoît Rivière, l’évêque du diocèse, suivie à 15h d’un parcours spirituel dans les jardins de la Visitation, le samedi soir une grande veillée de prière et d’intercession autour des reliques de sainte Marguerite-Marie à la basilique, le samedi un pèlerinage à Vérosvres et Corcheval sur les lieux où vécut Marguerite-Marie enfant et une journée des familles le dimanche. Et, tous les soirs, une nuit d’adoration à la chapelle des Apparitions.

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