Cinq orientations pour le diocèse de Nanterre
Mgr Gérard Daucourt, évêque de Nanterre, a choisi de remettre le livret des orientations aux 800 pèlerins du diocèse qui vivent cette dernière semaine d’octobre un temps fort à Lourdes. À charge pour eux d’en devenir la courroie de transmission, de rapporter le livret et de le diffuser dans leurs paroisses. Des dizaines de milliers de fascicules devraient être édités.
Les besoins de la mission
Pendant plus de dix-sept ans, le diocèse de Nanterre a vécu dans l’élan du dernier synode et s’est référé à sa charte qui avait ouvert un « Chemin d’espérance ». Depuis, entre les initiatives diocésaines (année de la Parole en 2005, projet paroissial d’évangélisation depuis 2006, forum « baptême, catéchèse, communauté » en 2007) et les propositions de l’Église en France (texte pour aller au cœur de la foi 2003, Ecclésia 2007, etc.) : force est de soutenir l’Église locale avec des repères précis pour chacun de ses projets. « Le travail sur ces nouvelles orientations est né des besoins de la mission dans le département des Hauts-de-Seine », précise Mgr Daucourt.
Chaque orientation a donné lieu à un formidable travail de concertation, de débats et de discussions entre l’évêque et les délégués des paroisses, le conseil presbytéral et les services diocésains, avec quelques impatiences, des avis contradictoires et des temps de décisions. « Les orientations sont fondées dans les dimensions théologiques et pastorales », souligne Mgr Daucourt. Et chacune débute par un extrait de la Parole de Dieu. Puis la situation actuelle vécue dans le diocèse de Nanterre ainsi que quelques expériences sont présentées. Vient ensuite l’orientation en elle-même. Elle est accompagnée de formulations pour sa mise en œuvre.
Être chrétien dans la cité
Comment associer les parents dans la démarche de catéchèse des enfants, comment créer du lien fraternel, quelles sont les responsabilités des prêtres et celles des laïcs, sont quelques-unes des questions auxquelles les orientations diocésaines apportent des clés et des réponses. Mais « l’orientation qui va le plus remuer, voire déranger, est la première. C’est celle relative à l’option préférentielle pour les pauvres. Il s’agit non seulement de vivre en baptisé au sein de la communauté chrétienne mais d’être chrétien dans la cité », explique Mgr Daucourt. Et comme il s’adresse aux habitants du département le plus riche de France, l’évêque sait que cette prise de position va faire du bruit.
Sa volonté ? Non pas critiquer ni condamner, mais réveiller et encourager les solidarités, donner la parole aux personnes en situation de précarité et d’exclusion. En s’appuyant sur les enquêtes et les chiffres du Secours catholique, il nomme les quinze quartiers des Hauts-de-Seine qui présentent des situations de grandes pauvretés, pointe les communes qui ne respectent pas la loi SRU (solidarité et renouvellement urbain), évoque le nombre de personnes immigrées. Et précise encore que la solitude est une forme de pauvreté qui touche toutes les catégories sociales. Des initiatives caritatives, municipales ou départementales existent, il n’y a pas d’excuses pour ne pas y prendre part et agir. Mgr Daucourt de ponctuer : « avec ces orientations, nous nous donnons des perspectives et des moyens d’actions, mais nous sommes avant tout les instruments du Christ : ce qui compte, c’est de se laisser saisir par lui. »