Mgr Ravel : « Il y a d’autres moyens que les armes pour faire la paix »

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L’évêque aux Armées françaises, Mgr Luc Ravel, participera au 52ème Pèlerinage Militaire International à Lourdes, du 21 au 23 mai 2010. Il y célèbrera 90 confirmations et une quarantaine de baptêmes d’adultes. L’occasion pour lui de faire le point sur six mois d’épiscopat, avant ses déplacements au Sénégal et au Tchad.

 

Vous êtes évêque depuis le 29 novembre 2009. Quelles sont vos premières impressions ?

Je garde le même enthousiasme. Le milieu qui m’a été offert pour porter la mission est un milieu propice. Il est dense d’humanité, diversifié, avec des conditions de vie où l’on rencontre les combats et les tentations de l’humanité mais aussi des personnes qui se posent des questions et dans lequel la présence d’un aumônier interpelle. Les aumôniers et l’évêque aux armées ont vraiment leur place auprès des militaires et de leur famille. Il me semble que le champ missionnaire est ouvert. Charge à moi de me mettre au travail, de poursuivre celui commencé et peut-être de réfléchir à de nouvelles voies missionnaires, dans un monde qui me paraît plus ouvert que la société civile, de par les valeurs qu’il véhicule. C’est un milieu dans lequel on apprend le savoir- être avant d’acquérir un savoir-faire et des compétences proprement militaires. Ces valeurs sont la solidarité, qu’on appellera la fraternité d’armes, la fidélité, la discipline. Souvenez-vous du centurion romain. Jésus dit qu’il n’a trouvé de plus belle foi en Israël (Lc 7, 1-10). C’est précisément quelqu’un qui sait obéir. La foi est une sorte d’obéissance.

Qu’avez-vous découvert du diocèse aux Armées à travers vos visites pastorales ?

J’ai découvert d’abord un diocèse dont je ne soupçonnais pas la diversité des missions. Il y a des aumôniers de base et de régiment, en mission extérieure, dans l’enseignement en collège, lycée et grandes écoles, en hôpital militaire… Je suis face à un ensemble d’aumôniers très divers. Sur 230 aumôniers, on compte 155 prêtres, une trentaine de diacres permanents mais aussi des laïcs dont des femmes.
Puis, je le savais mais je le vis maintenant, ce diocèse me frappe par sa vigueur et sa jeunesse. La moyenne d’âge des Armées françaises est de 31 ans. C’est le diocèse le plus jeune de France : une chance pour la mission.

Que représente le Pèlerinage Militaire International à Lourdes ?

C’est un temps fort pour le diocèse car c’est l’occasion de faire une oeuvre pastorale commune. A ma connaissance, c’est la seule. Chacun étant dispersé géographiquement, très peu d’initiatives touchent tout le diocèse aux armées. Pratiquement tous les aumôniers seront présents. C’est donc l’occasion pour l’évêque d’être en contact avec ceux qui sont sur le terrain. Je crois beaucoup au pèlerinage à Lourdes au cours duquel nous recevons des grâces personnelles et des grâces pour le diocèse. Par ailleurs, c’est un événement au cours duquel nous rencontrons les autres diocèses aux armées du monde. Il y a une forte participation des évêques. On peut se rencontrer entre aumôneries militaires. C’est le plus grand rassemblement militaire international du monde, après les opérations de guerre.

Quel message souhaitez-vous transmettre à cette occasion ?

Il est très important de rappeler que nous cherchons tous la paix et qu’il y a d’autres moyens que les armes pour faire la paix. Si les armes sont seules, on n’obtiendra jamais la paix. Il faut lier d’autres moyens comme la prière, le pardon et la réconciliation, choses que les aumôniers sont là pour rappeler et servir. Quand on fait un pèlerinage à Lourdes, on n’est pas en dehors du métier de militaire. Les militaires manient là d’autres moyens pour obtenir la paix : ceux que Saint Paul appelle les armes de lumière. Il parle du casque du salut, du bouclier de la foi, du glaive de la Parole. Si l’on ne joint pas, constamment, non pas avant, non pas après, mais pendant le combat, les armes de lumière aux armes physiques, je crois que les canons seront inutiles : on pourra briser un adversaire mais on ne pourra jamais faire la paix.

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