Mgr Rivière : « Le Goum est une respiration de tout l’être »

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Mgr Benoît Rivière, évêque d’Autun et président du Conseil pour la pastorale des enfants et des jeunes, présidera l’eucharistie du 40ème anniversaire des Goums, le 1er août 2010, sur le mont Chabrio (Lozère). Jeune séminariste, il a vécu son premier camp en 1980 et accompagné plus d’une vingtaine de Goums en tant qu’aumônier.
 

Comment expliquez-vous l’engouement des jeunes pour les Goums ?

Le Goum est une respiration de tout l’être : corps, cœur et esprit. Respirer avec un effort physique – l’ascèse, la vie au grand air, la marche- dans une bonne atmosphère – des relations saines, les uns avec les autres – et prendre un grand bain baptismal. Il me semble que le besoin d’une grande respiration attire les jeunes.
 

Quels fruits recueillez-vous de cette expérience ?

Je dirais d’abord l’attention aux autres dans les petites choses. Je me rappelle lors de mon premier Goum. J’avais marché avec un ami de Marseille. C’était une journée « crevante ». Du lieu de bivouac, nous avons vu descendre à notre rencontre deux ou trois Goumiers qui, sans rien dire, ont pris nos sacs pour nous les porter sur les dernières centaines de mètres. Le deuxième point, qui m’a beaucoup marqué et dont d’une certaine façon, je bénéficie toujours, c’est l’expérience de la Lectio Divina (méditation personnelle de l’Evangile), prolongée par la méditation et l’eucharistie à la meilleure heure du jour : le matin, à la fraîche. Troisième chose : le dépouillement de l’accessoire : on laisse les appareils photos, l’argent de poche… On est donc renvoyé aux fondamentaux, de soi-même et des affaires à avoir. On trimballe le strict minimum ! Deux autres choses : la découverte et l’acceptation de mes limites. C’est un point sur le plan spirituel qui me semble très important personnellement. La fatigue, l’effort font toucher ses propres limites. Du coup, on ne compte plus simplement sur soi mais on s’appuie les uns sur les autres et on sait que la grâce n’est pas au bout de nos efforts. Le dernier point est plutôt une expérience constatée comme aumônier. Je dois dire que c’est le lieu où j’ai rencontré le plus de jeunes en discernement de vocation, pour le mariage ou pour la vie consacrée. C’est très impressionnant. Les jeunes savent qu’ils pourront parler en marchant avec un « Padre » pour réfléchir ou confier leur engagement naissant de fiançailles, d’entrée au séminaire ou dans un monastère.
 

Quel message souhaitez-vous transmettre aux Goumiers ?

Je voudrais essayer de contempler avec eux, en frère, en disciple, le Christ vivant aujourd’hui. Il est plus que jamais l’Espérance du monde d’aujourd’hui. Je voudrais que ce soit beaucoup plus qu’une exhortation : une contemplation. Dans le cadre où nous serons compte aussi la beauté du visage du Seigneur et le rayonnement de son Esprit. S’il y avait un message, ce serait : « N’ayez pas peur de proposer le Goum, cette semaine de marche annuelle, en faisant confiance au dynamisme de l’Esprit à l’œuvre dans le monde d’aujourd’hui. Ne soyez pas des rabat-joie. Soyez des hommes et des femmes d’espérance ». Le Goum, c’est aussi le message du désert. Il n’y a pas d’engagement aujourd’hui de chrétiens dans le monde qui ne passe pas régulièrement par le désert, c’est-à-dire le cœur à cœur avec Dieu et la charité fraternelle vécue dans des choses très simples.
 

Carnet de raid, le blog des Goums

« Nous y sommes. Samedi et dimanche prochain convergeront vers Champerboux quelque 300 goumiers, pour célébrer dans la joie nos 40 ans de raid au désert. Un événement à revivre en images sur ce blog d’ici quelques jours… » Retrouvez les photos du Jubilé sur le Blog des Goums.

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