Plus de 400 religieuses et religieux rassemblés à Lourdes
21 témoins
Le document qui sert de base de travail à la CORREF résume l’extraordinaire pluralité d’implantation des religieux (ses) aujourd’hui. Il s’agit d’interviews de personnes de différents âges, congrégations et lieux d’insertion (l’éducation, l’accueil des pèlerins, la santé, l’économie et la recherche…). Au sein de chaque congrégation ou monastère, les situations décrites et les motivations ont été soumises à la réflexion personnelle et collective. La même grille de lecture servira aux échanges de Lourdes auxquels les 21 témoins seront présents ainsi que Jérôme Vignon, président des Semaines Sociales ; Eléna Lasida, économiste et Frère Aloïs, prieur de la communauté de Taizé.
« Ce qui me frappe dans ces témoignages, commente le Frère Nicolas Capelle, c’est la façon dont s’expriment la vitalité et la créativité de la vie religieuse. Les religieux et religieuses sont certes préoccupés par le vieillissement de leurs communautés mais on observe un dynamisme, une énergie pas possible, quelles que soient les générations. L’âge n’est qu’ une donnée parmi d’autres. Il ne doit pas nous plomber. Des formes de vie religieuse disparaissent, d’autres naissent. Nous ne sommes pas tétanisés par cela. L’Esprit Saint fait ce qu’il veut ».
Plusieurs chemins mais un seul appel
Le succès actuel du film « Des Dieux et des Hommes » n’est pas sans faire écho à certains propos lus au fil des interviews tels que : « Nous bénéficions d’un capital de confiance de la part des touristes. Ils ont un a priori positif sur les moines ». Ou encore ce constat de Frère Nicolas Capelle : « Même si nos frères et sœurs parlent peu, leur type de présence donne du sens à la vie des gens. Souvent, ceux-ci le réalisent au moment où une communauté doit partir. Les habitants éprouvent alors le sentiment que quelque chose se déchire ».
Révélateur également, le nombre d’exemples évoquant des présences inter-congrégations, voire des collaborations entre des congrégations et des communautés nouvelles (Chemin Neuf/Dominicaines, Mouvement Fondacio/Abbaye de Lérins…). Une citation en résume bien l’état d’esprit : « L’intercongrégation est non seulement une richesse, mais aussi prophétique. […] Ce vivre ensemble est une mise en commun de nos ressources et de nos fragilités ». Le frère Nicolas Capelle renchérit : « Il faut réunir nos forces car peu de choses nous séparent et nous n’avons plus envie de nous battre sur nos distinctions. Il n’y a qu’un seul appel. Après, les chemins peuvent être différents mais c’est secondaire. ». Pour toutes ces raisons, conclut-il, « La vie religieuse est une petite source qui continue à sourdre, elle est porteuse de sens. Nous avons encore à témoigner dans l’Eglise et dans la société française ».