En quoi est-ce important de célébrer le centenaire du diocèse ?
Cent ans, c’est jeune pour une Église locale ! Après sa tournée pastorale, notre
archevêque, Mgr Laurent Ulrich a souhaité souder le
diocèse qui, de la région lilloise au littoral dunkerquois, est assez étendu, dans un sentiment d’appartenance. En se saisissant de la fête du centenaire, il propose de savourer la jeunesse de notre Église, de relire notre histoire, pour permettre à chacun de se rendre compte de ce qui se vit et de tracer des sillons de fond. Les trois années de marche vers le centenaire nous donnent le temps d’inscrire la fête dans le quotidien et de mûrir l’extraordinaire de 2013 pour rendre grâces et aborder l’avenir avec bonheur !
Comment les trois années vers le centenaire s’articulent-elles ?
Il s’agit de relire une histoire ecclésiale, une histoire simple au nom de la mission. L’idée est de valoriser les acteurs de l’annonce de l’Évangile, de faire signe pour aider à avoir une photo juste du visage de l’Église de Lille, inspiré des siècles et qui réussit à se renouveler. Plus que des moyens, c’est d’abord une méthode que nous avons choisie. Nous souhaitons une prise de conscience des différentes communautés chrétiennes : qu’est-ce ça veut dire d’avoir cent ans, qu’est-ce l’
Esprit Saint souffle ? Notre choix fondamental est de remettre le centenaire entre les mains des diocésains.
Quels outils proposez-vous aux communautés chrétiennes ?
Il y a déjà quelques signes : un nouveau logo diocésain et des bannières. Mgr Ulrich a également écrit une prière pour le centenaire. « Chrétiens engagés » est le visage de l’Église mis en valeur pour cette première année. Des groupes de partage ou des tables rondes peuvent être organisés autour du dvd « Périples au cœur du
diocèse. La
charité du Christ passe par vous » qui circule dans le
diocèse. Il comprend une quinzaine de témoignages de chrétiens engagés dans différentes réalités sociales. Ils partagent une parole et des actions, au carrefour de la doctrine sociale de l’Église. Des parcours ont été préparés pour relire, en équipe, le
concile Vatican II -dont l’anniversaire concorde avec la date du centenaire- ou encore pour échanger autour des figures des prophètes, en lien avec la posture des croyants dans l’action sociale. Parmi de nombreuses idées pour 2012, la statue Notre-Dame de la Treille parcourra le
diocèse, puis se rendra avec une délégation dans plusieurs sanctuaires en France, à Jérusalem et à Rome. Cette vierge du centenaire permettra une réflexion sur l’Église, dont nous avons en Marie une belle figure. La statue réintégrera la cathédrale en 2013 lors d’une grande manifestation liturgique et culturelle.
Comment les communautés accueillent-elles la démarche? Quelles sont vos attentes ?
Nous n’en sommes qu’aux prémices. Les paroisses ont été sensibilisées et elles sont en train de s’approprier le matériel. Certaines ont envoyé la prière du centenaire avec leurs vœux de nouvelle année. Une autre a décidé de donner la parole à un paroissien engagé chaque dimanche jusqu’en juin. Chacun prend le temps de se laisser apprivoiser. Nous avons trois années pour savourer ce que l’on vit déjà : nous n’avons pas attendu le centenaire pour vivre en « chrétiens engagés », pour vivre la « Parole de Dieu au cœur de notre vie » et « les sacrements comme un cadeau de Dieu », mais nous le vivrons avec cette coloration festive. Je voudrais que les catholiques du
diocèse de Lille se surprennent à avoir des idées, à être enthousiastes, à être heureux ensemble ! J’espère que le centenaire donnera une lisibilité nouvelle de la vie du
diocèse. Et que cette expérience nous permettra d’avancer plus en avant sur la compréhension du
mystère de l’Église.
Quelques éléments caractéristiques du diocèse de Lille
Le diocèse de Lille est marqué par la géographie du Nord de la France, avec ses frontières, son littoral, ses industries, sa ruralité. Il est aussi marqué en profondeur par la figure du Cardinal Achille Liénart (1884 – 1973), évêque de Lille pendant quarante ans (de 1928 à 1968), et par un catholicisme social, très engagé, très présent aux réalités humaines. Les communautés religieuses sont importantes – plus de quarante-cinq à Lille – et elles ont fait le choix de vivre en proximité avec la population dont elles partagent les joies et les soucis. L’Église de Lille a misé sur la formation des laïcs, notamment avec le Cipac (Centre interdiocésain de formation pastorale et catéchétique) et la faculté de théologie. Elle a la chance d’avoir toujours un séminaire, lieu de formation des futurs prêtres. C’est dans la même maison que la formation des animateurs en pastorale se déroule. Et avec des lieux comme « la Catho », la présence étudiante est importante, les enjeux nombreux.
L’Église de Lille est entrée dans une démarche de fête. Pour se préparer à la célébration de son centenaire en 2013, les chrétiens sont invités à se rencontrer, échanger et rendre grâces. Rencontre avec le Père Arnauld Chillon, doyen de Lille et recteur de la cathédrale Notre-Dame de la Treille, chargé des préparatifs.
