Réformer le système financier international
Ensuite, Mgr.Toso a expliqué que la Note « souhaite proposer une réflexion sur les chemins possibles à envisager, dans la lignée du magistère social le plus récent des pontifes, pour atteindre les politiques et les institutions financières et monétaires efficaces et représentatives au niveau mondial et orientées en vue d’un développement authentiquement humain de toutes les personnes et les peuples ».
En abordant la question de la crise actuelle du système monétaire et financier, l’Eglise ne souhaite pas rentrer dans des questions techniques, mais s’exprime sur un plan éthique et religieux. Elle signale ainsi comme causes de la crise, non seulement celles qui ont un caractère éthique, mais plus précisément, celles de type idéologique: après l’époque des vieilles idéologies, sont apparues de « nouvelles idéologies néo libéristes, néo utilitaristes et technocratiques qui, alors qu’elles réduisent le bien commun à des dimensions économiques, financières et techniques en absolu, mettent en danger l’avenir des institutions démocratiques elles-mêmes ». Mgr.Toso a ajouté la nécessité de dépasser ces idéologies par un « nouvel humanisme mondial ouvert à la transcendance,…une éthique de la fraternité et de la solidarité, ainsi que la subordination de l’économie et de la finance à la politique, responsable du bien commun ».
Pour trouver des solutions, le Conseil pontifical propose, en revenant sur le magistère social des Papes, et spécialement de Jean XXIII et de Benoît XVI, « que la mondialisation soit gouvernée par la constitution d’une autorité publique de compétence universelle ». Il suggère aussi de réformer les institutions internationales actuelles qui « doivent être l’expression d’un accord libre et partagé entre les peuples, plus représentatives, plus participantes, plus légitimes… Elles doivent être ‘super partes’, au service du bien de tous, en mesure d’être un guide efficace et, en même temps, de permettre à chaque pays d’exprimer et de poursuivre le bien commun, selon le principe de subsidiarité, dans le cadre du bien commun mondial. C’est seulement ainsi que les institutions internationales réussiront à favoriser l’existence de systèmes monétaires et financiers efficaces, ainsi que de marchés libres et stables, disciplinés par un cadre juridique adéquat, adapté au développement durable et au progrès social de tous… L’autorité mondiale devra comprendre la faculté d’orienter et de décider, ainsi que de sanctionner sur la base du droit, pour se mettre au service des différents pays membres, afin qu’ils se développent et possèdent des marchés efficients et efficaces ». Pour que tout cela soit possible, il est nécessaire de « retrouver le primat du spirituel et de l’éthique et, avec eux, celui de la politique, responsable du bien commun ».
Source: Vatican Information Service