Ordination de Mgr Vesco à Oran

L’ordination épiscopale. « C’est la fête de la conversion de saint Paul, apôtre des Nations, souligne le cardinal. Alors que son prédécesseur a été consacré évêque en France, Jean-Paul Vesco a insisté pour que cela se passe à Oran. Pour les Oranais et les Algériens, c’est un événement important ».

Oran. A la veille de son déplacement, le cardinal Barbarin confie qu’il est ému. « Je ne suis jamais encore allé à Oran. C’est le lieu de la mort de Pierre Claverie ». Comme Jean-Paul Vesco, Mgr Pierre Claverie était un religieux dominicain. Pied-Noir né à Bab El Oued en 1938, Mgr Claverie était l’évêque d’Oran quand il a été assassiné avec son chauffeur, en 1996. « Sans doute verrai-je la maman de Mohammed à l’ordination » ajoute-t-il.

Le dialogue islamo-chrétien. « Cette ordination est un événement de fond dans le rapprochement entre musulmans et chrétiens, analyse-t-il. Dans les débats français actuels (« Mariage pour tous », NDLR), la position des catholiques et des musulmans est très proches. J’ai défilé dans Lyon aux côtés du Président du Conseil Régional du Culte Musulman. On le sait en Algérie. C’est un point de grande proximité, collaboration et entente ».

Aux catholiques et aux chrétiens en Algérie. « A eux aussi d’être des témoins de Jésus, encourage le cardinal Barbarin. C’est le pays de l’émir Abdelkader (1808-1883), très grande figure du dialogue islamo-chrétien, liée à la ville de Lyon, qui compte beaucoup pour nous. Je viens de lire la lettre pastorale de Mgr Paul Desfarges, s.j., évêque de Constantine, « L’Eglise dans la mangeoire ». On y voit l’intérêt pour Jésus d’un certain nombre d’Algériens et leurs demandes de baptême. Il y explique ce que signifie être témoin sans être prosélyte. Il y a un véritable témoignage à donner de cet amour que Dieu nous donne. Il fait notre admiration quand nous le voyons de manière aussi forte chez l’émir Abdelkader qui a sauvé des milliers de chrétiens quand ils étaient persécutés ou aujourd’hui chez des musulmans profondément croyants qui veulent vivre ce dialogue de la foi ».