À 50 ans, le MCR va de l’avant !

Monique Bodhuin

Le Mouvement chrétien des retraités célèbre son cinquantième anniversaire les 5 et 6 mars 2013 à Strasbourg. Un grand colloque, suivi des États généraux du mouvement, rassemble 450 personnes pour évoquer l’avenir. Rencontre avec Monique Bodhuin, présidente du MCR.
 
Quelles sont les manifestations prévues pour fêter les 50 ans du Mouvement chrétien des retraités (MCR) ?

À l’occasion du cinquantième anniversaire du MCR, né en 1962 sous le nom de « Vie montante », nous organisons un colloque national intitulé « Les retraités : quelles richesses pour notre société ? ». Il s’inscrit dans la dynamique du projet de l’Union Européenne qui a créé le collectif français Vieillissement actif et solidarité intergénérationnelle (VASI). Nous pourrons sensibiliser les Pouvoirs publics à la valeur ajoutée que représentent les retraités : ils ne sont pas qu’une charge, « payés pour ne rien faire » ! Les débats et les tables rondes mettront en valeur les activités et l’engagement des seniors dans le bénévolat en particulier, dans l’animation d’associations diverses. Le lendemain nous vivrons les États généraux du mouvement. Nous présenterons, au cours de cette journée plus interne, notre projet de « rénovation dans la continuité » et nous réfléchirons à sa mise en œuvre.

Quelles sont les grandes étapes de ce demi-siècle d’histoire ?

Créé par un laïc, André d’Humières, avec l’appui de Mgr Stanislas Courbe, évêque auxiliaire de Paris, notre mouvement est d’abord un mouvement de spiritualité. Il faut rappeler que dans les années soixante, les personnes qui se retrouvent à la retraite sont généralement brutalement coupées de leurs milieux professionnels. Et elles ont une espérance de vie très limitée. Le mouvement propose alors un véritable approfondissement de la foi pour se préparer à l’échéance ultime. Il touche, dans les années 1970, environ 600 000 personnes en France. En 1985, Vie montante devient un mouvement d’action catholique. Quatre ans plus tard, il prend le nom de MCR. Depuis cinquante ans, l’évolution des modes de vie, des mentalités, des moyens de communication, etc, est telle que les débuts du mouvement sont un peu étrangers à ce qu’un retraité de 2013 peut vivre. Cet anniversaire nous permet aujourd’hui de faire le point, de voir ce qui fait notre richesse et notre force pour renouveler notre proposition.

Qu’est-ce qui forme le socle du MCR ?

La dimension spirituelle est la force du mouvement. Nous comptons aujourd’hui 60 000 membres, ils sont notre richesse ! Nous affirmons notre identité chrétienne. Arrivés à l’âge de la retraite, si nous continuons à croire et à pratiquer, c’est bien que nous sommes habités par des convictions fortes, fondamentales pour nous. Nous avons acquis une forme de sagesse. Le regard que nous portons sur la vie est fait de recul et de discernement entre l’essentiel et le secondaire. Nous avons aussi une force intérieure qui vient de toute notre vie, des épreuves traversées et des difficultés surmontées.

Quelle est votre ambition nouvelle pour le MCR ?

Mon ambition, mon espérance, est de toucher ceux que l’on appelle les « nouveaux retraités ». Les relectures de vie que nous partageons à la lumière de l’Évangile dans nos réunions invitent à poser un geste. Ce dernier est aujourd’hui très individuel et souvent de l’ordre du contemplatif. Notre projet met l’accent sur cette action pour encourager, par exemple, la prise en charge des nouvelles fragilités. Nous souhaitons être présent auprès des personnes démunies, retraitées avant l’heure ou en situation de détresse, pour leur apporter soutien et réconfort. Cet accompagnement pourrait permettre ensuite un cheminement vers Dieu. Et puis, nous voulons dire aux jeunes générations et à ceux qui s’inquiètent du passage à la retraite comme d’un passage au néant, qu’il est possible de rebâtir un projet de vie et de s’interroger sur le sens de la vie. Enfin, nous espérons témoigner de notre façon, heureuse, de vivre le temps de la retraite, qui peut être un temps de fécondité, témoigner encore de notre joie profonde d’exister.
 

Temps forts du colloque « Les retraités : quelles richesses pour notre société ? »
5 mars au palais des congrès et de la musique, Strasbourg

Débat sur l’engagement des retraités aujourd’hui et demain, animé par Didier Adès avec René Poujol et Hugues de Jouvenel
Tables rondes sur le thème de la famille, de la vie professionnelle, de la politique et de la religion : regards croisés sur le monde des seniors vu par d’autres générations. Intervention de Mgr Marc Stenger, évêque de Troyes, au sujet de la politique et de la religion.
Intervention de Nathalie Griesbeck, Députée européenne sur « Le vieillissement actif »
Intervention de Pilvi-SiskoVierros-Villeneuve, Madame l’Ambassadeur de Finlande en France sur « le modèle finlandais ».

Temps forts des États généraux du MCR

6
mars, Strasbourg

Échanges entre Henri-Jérôme Gagey, théologien, Monique Bodhuin et René Poujol sur l’avenir du MCR
Intervention de Mgr Michel Pansard, évêque de Chartres et président du Conseil pour les mouvements et associations de fidèles
Célébration eucharistique présidée par Mgr Jean-Pierre Grallet, archevêque de Strasbourg.
 

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