A Marseille, les 800 ans de la « Bonne Mère »

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Lieu-phare du diocèse, patrimoine cher à tous les Marseillais, la basilique Notre-Dame de la Garde est entrée dans son 8ème centenaire sous le signe de « Marie, la grâce de la rencontre ».
 
C’est sans doute l’humour de Dieu. Longtemps, la colline sur laquelle est édifiée la basilique n’intéressa personne, hormis pour y installer une tour de vigie -d’où son nom « La Garde » noté en 904-, puis une petite chapelle en 1214. Or en septembre 2013, pas moins d’1 million 700.000 visiteurs de tous horizons et de tous âges ont été recensés par les compteurs installés par la municipalité !!!

« C’est extraordinaire cette vie qui foisonne. Il ne peut pas y avoir de plus belle image de la catholicité qu’un lieu comme celui-ci où montent des personnes de toutes cultures et de toutes religions, un lieu où les priants et les suppliants sont rejoints par d’autres. Il n’y a eu ici ni miracle ni apparitions, juste le message évangélique forgé au cours des siècles », témoigne son recteur, le Père Jacques Bouchet.
 

L’alliance de la beauté du site et du bâtiment

Voilà déjà cinq ans que l’ancien vicaire général du diocèse s’émerveille de la vue (sur la mer, les îles, la ville), des couchers de soleil autant que des mosaïques de l’édifice. « J’y venais souvent, raconte-t-il, confier mon ministère et des moments clés de ma vie mais aujourd’hui je touche davantage du doigt la paix apportée par cette alliance de la beauté de la Nature et de la beauté spirituelle offerte par l’architecture ».

Le Père Bouchet y partage la vie et la responsabilité de ce qui s’apparente désormais à une micro-entreprise : 7 prêtres, 17 employés, sans compter les Religieuses Franciscaines de Marie qui assurent l’accueil et le service de la sacristie, les Travailleuses Missionnaires de l’Immaculée au restaurant, le personnel du magasin et du musée et tous les bénévoles. Depuis deux ans, certains, polyglottes, sont missionnés pour « piloter » visiteurs et touristes. « Car notre défi, explique le recteur, est de les amener à devenir des pèlerins ».
 

Un lieu missionnaire

Protectrice des marins et des pêcheurs, Notre-Dame de la Garde reçoit régulièrement, des ex-voto : plaques, tableaux de bateaux offert par des capitaines ayant secouru des clandestins ou encore maquettes de navire comme celle portée par la famille B. le Dimanche de la Mer pour remercier la Sainte Vierge de l’avoir protégée lors d’un naufrage au large de la Corse. Autre événement du sanctuaire : l’accueil tous les mois des nouveaux-nés à l’occasion de moments « très simples incroyables de joie ». À signaler aussi l’initiative liée au 8ème Centenaire de relayer, via les cinq monastères cloîtrés du diocèse, le millier d’intentions de prière recueillies par semaine, « un poids de vie écrit dans toutes les langues ».

L’année dernière, dans le cadre de Marseille Capitale européenne de la culture, la basilique avait accueilli exposition de peintures d’enfants, chorales et feux d’artifice. Les festivités du 8ème Centenaire, lancées le 8 décembre 2013, ont été l’occasion d’une « fête très populaire » avec 2000 personnes rassemblées par un temps magnifique. « Notre volonté, commente le Père Bouchet, n’est pas que toute la vie du diocèse se concentre à Notre-Dame de la Garde mais que cet anniversaire soit une occasion missionnaire autour de Marie qui nous mène à son fils ».
 

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Ouverture de l’Année mariale

Message du Pape François. « Que du haut de cette colline, si chère aux Marseillais, Notre-Dame de la Garde répande sur la ville et ses habitants l’Esprit de fraternité et de paix que le Christ veut donner au monde, et qu’elle attire tout homme de bonne volonté à la connaissance de son Fils, Unique sauveur. »

Homélie de Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille, président de la Conférence des évêques de France. « Tout au long de cette année, nous porterons dans nos prières toute cette population qui vit sur notre diocèse, sur Marseille, population diverse et variée. Nous prierons pour que ces diversités ne se transforment pas en opposition mais en enrichissement. Nous prierons pour être nous-mêmes des artisans de paix, pour que nous résistions aux tentations de violence, aux peurs, aux haines, aux propos inacceptables. Nous le ferons en suivant celle qui est reine de la Paix et « Bonne Mère » pour tous ceux qui se tournent vers elle. »

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