Mgr Coliche : « Un autre regard sur mon diocèse »

Je suis dans le diocèse de Lille depuis 69 ans ! En fait, j’en suis originaire et j’ai 40 ans de ministère. Je suis au Conseil épiscopal depuis 16 ans. J’étais pendant 8 ans chargé du littoral dunkerquois et autant au service de l’apostolat des laïcs, donc de l’ensemble des mouvements dans le diocèse. C’est à ce moment-là qu’on m’a appelé pour être évêque auxiliaire de Lille. J’ai été ordonné il y a un mois. Je découvre un peu autrement mon diocèse, avec un autre regard.
 

J’ai tout de suite été nommé vicaire général donc c’est ma fonction actuelle, tout en étant évêque auxiliaire. Cela m’amène à avoir un regard très général et en particulier auprès des prêtres, des diacres, des animateurs en pastorale. L’équipe est toujours celle du Conseil épiscopal mais j’en étais un membre parmi d’autres, maintenant je coordonne son travail, en lien avec le Père Ulrich.
 

Cette Assemblée pour moi est un signe de fraternité entre évêques. A ma nomination, le courrier reçu de plus de 80 évêques m’a touché, d’autant plus que je ne m’y attendais pas. Ici à Lourdes, la découverte, ce sont les sujets travaillés, la manière d’y réfléchir, les discussions entre nous, entre évêques de différentes régions de France.
 

Oui, de par mes responsabilités de vicaire épiscopal et en lien avec les mouvements, j’ai eu l’occasion de rencontrer des confrères prêtres qui sont devenus évêques ou des évêques qui étaient en responsabilité et avec lesquels j’ai travaillé. Par exemple, Mgr Bernard Housset, évêque de La Rochelle et Saintes et président du Conseil pour la solidarité, que j’ai connu via le CCFD (Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement) ou les évêques originaires du diocèse de Lille : l’évêque d’Ajaccio, Mgr Jean-Luc Brunin, et l’évêque de Saint-Denis, Mgr Pascal Delannoy.
 

Celui qui m’a interpellé, c’est « Indifférence religieuse, visibilité de l’Eglise et évangélisation ». C’est bien une question à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui. J’ai vécu toute une période de mon ministère où l’essentiel était d’être présent au cœur de la vie des hommes, sans vouloir tellement porter un drapeau. Aujourd’hui, nous sommes dans une société qui n’est plus chrétienne et si on ne dit pas le sens de ce que nous voulons vivre, on risque de ne pas être repérés et reconnus. L’autre dossier que je suis est celui des mouvements et des associations de laïcs, en raison de ma responsabilité précédente. Actuellement, nous sentons bien que nous avons à nous situer différemment par rapport à une coordination et une rencontre des mouvements entre eux, et aussi à l’accueil des communautés nouvelles au sein de l’ensemble de la vie diocésaine.
 

Je n’en ai pas choisi mais l’événement qui s’est passé à ma nomination a été la sortie de l’encyclique de Benoît XVI « Caritas in Veritate ». Elle a été un signe qui correspondait bien à mon ministère. Je garde ça comme ligne de conduite. Elle est intéressante !