Benoît XVI et les migrations modernes
Benoît XVI a clairement inclus parmi les “signes des temps” modernes le phénomène des migrations — spécialement dans ses composantes féminines, familiales et juvéniles — qui a pris une véritable dimension structurelle dans les sociétés actuelles, en devenant une caractéristique importante du marché du travail au niveau mondial comme conséquence de la mondialisation.
Conscient que la solidarité exige des réponses politiques adéquates, une plus ample compréhension des causes actuelles de la migration, une volonté réelle de les affronter et une acceptation des responsabilités internationales, il proposait l’exercice de la charité comme le sommet et la synthèse de la vie chrétienne, et invitait les chrétiens à vivre en plénitude l’amour fraternel sans distinctions ni discriminations.
Les interventions les plus significatives de son magistère sur le thème des migrations émergent des messages à l’occasion de la Journée mondiale du migrant et du réfugié :
2006 : Les migrations : signe des temps
2007 : La famille migrante
2008 : Les jeunes migrants
2009 : Saint Paul migrant : Apôtre des peuples
2010 : Les migrants et les réfugiés mineurs
2011 : Une seule famille humaine
2012 : Migrations et nouvelle évangélisation
2013 : Migrations : pèlerinage de foi et d’espérance
Dans sa troisième encyclique, Caritas in veritate (L’amour dans la vérité) du 29 juin 2009, Benoît XVI mettait en garde contre ce risque de notre temps « qu’à l’interdépendance déjà réelle entre les hommes et les peuples ne corresponde pas l’interaction éthique des consciences et des intelligences dont le fruit devrait être l’émergence d’un développement vraiment humain ».
Benoît XVI était convaincu que le phénomène des migrations — qui concerne un nombre considérable de personnes et qui soulève des problématiques à caractère social, économique, politique, culturel et religieux — exige une politique de coopération internationale, pour être appréhendé de manière adéquate : une politique qui doit impliquer les pays d’origine et les pays d’accueil. Ce n’est qu’ainsi que les migrants ne seront pas seulement considérés « comme une marchandise ou simplement comme une force de travail », comme « n’importe quel autre facteur de production », mais comme « une personne humaine qui, en tant que telle, possède des droits fondamentaux inaliénables qui doivent être respectés par tous et en toute circonstance » [1].
[1] Caritas in veritate, 62.