Les initiatives de Jean-Paul II dans le monde

Jean-Paul II en 1992 en Afrique

Jean-Paul II a multiplié les voyages dans le monde et rencontré ou reçu la plupart des chefs d’État.
À travers lui, la voix de l’Église s’est fait entendre aux tribunes des organisations internationales, où il a milité pour la paix, défendu les droits de l’homme parmi lesquels la liberté religieuse a une place centrale, et aussi prôné une culture de la vie. Il a soutenu le mouvement populaire qui a entraîné la chute du régime communiste polonais et de ceux des autres pays d’Europe de l’Est. Il a œuvré pour développer la pensée sociale de l’Église, et défendu un humanisme chrétien bâti sur l’alliance de la foi et de la raison.
 

Les initiatives de Jean-Paul II dans le monde

Paul VI avait commencé à voyager, mais c’est surtout Jean-Paul II qui a instauré cette image d’un pape pèlerin, multipliant les visites pastorales dans le monde, à l’exception de quelques rares pays comme la Russie, le Vietnam ou la Chine. Ces voyages ont eu un impact à la fois sur les Églises locales et sur les gouvernements en place. Lors de ses déplacements, mais également au cours d’audiences au Vatican, le Pape a ainsi eu l’occasion de rencontrer la plupart des chefs d’État en place et des dirigeants politiques, comme les présidents américains, les leaders européens, Mikhaïl Gorbatchev, Yasser Arafat ou encore Fidel Castro.

Jean-Paul II a profité de ces visites pour faire entendre la voix de l’Église, et pas seulement à l’intention des fidèles. C’est au cours de ses homélies, mais aussi à la tribune des organisations internationales (ONU, UNESCO ou Parlement européen) qu’il a défendu les droits de l’homme, avec au centre la liberté religieuse. Il a tenu le rôle de médiateur (entre l’Argentine et le Chili) et tenté à plusieurs reprises d’arrêter la guerre, notamment par de nombreux appels aux dirigeants au sujet des conflits du Golfe (1991), de la Yougoslavie (1993-94), du Moyen-Orient, de l’Afghanistan (2001), de l’Irak (2003). Il a réuni les chefs religieux à Assise pour prier pour la paix (1986 et 2002).

 

Le rôle de Jean-Paul II dans la chute des régimes communistes à l’Est

Lorsqu’il était archevêque de Cracovie, il menait déjà un combat remarqué, plus spirituel que politique, contre les entraves mises par le pouvoir communiste polonais à l’exercice du culte. Quand les chantiers navals de Gdansk se sont mis en grève, Jean-Paul II a apporté un appui ouvert au nouveau syndicat libre Solidarnosc. Ses voyages répétés en Pologne durant les années 1980 ont incontestablement guidé le sursaut du peuple polonais et entraîné la chute du régime en 1989. La victoire de Lech Walesa à Varsovie a eu un effet d’entraînement sur le reste de l’Europe de l’Est.

Jean-Paul II a milité pour un renouveau spirituel du Vieux continent qui rassemblerait de nouveau les « deux poumons » de l’Europe, mais il a manifesté dans les années 1990 une certaine déception devant la tournure prise par l’après-communisme dans ces pays. Opposé au système communiste, intrinsèquement pervers à ses yeux par son athéisme et par son matérialisme, il a également émis des critiques sévères contre les excès de la société de consommation occidentale et les dérives d’un capitalisme non régulé faisant peu de cas de la justice sociale. Ses discours comme ses encycliques (Centesimus annus, 1991) mettent l’accent sur la pensée sociale de l’Église.
 

Jean-Paul II, un apôtre remarqué de la culture de la vie

Jean-Paul II a utilisé ses tribunes au cours de ses voyages, comme lors des audiences au Vatican, pour appeler à une culture de la vie, malmenée à ses yeux par une société devenue trop laxiste et matérialiste. Cette conviction a guidé son engagement constant pour le respect de la vie, aussi bien contre l’avortement que contre l’euthanasie et l’application de la peine de mort. Elle s’est également manifestée à l’occasion des conférences internationales des Nations Unies (Le Caire en 1994 et Pékin en 1995).

Cet ancien professeur d’éthique sociale a construit sa réflexion sur l’idée d’une morale fondée sur la loi naturelle et sur le personnalisme proche d’Emmanuel Mounier, mettant toujours au centre de sa réflexion et de son action la personne humaine. Cela s’est clairement exprimé dans ses différentes encycliques morales (Centesimus annus, 1991 ; Evangelium vitae, 1995).

Ses convictions sur le rôle de la foi dans la société ont été d’autant plus remarquées que Jean-Paul II a usé sur la scène internationale de son charisme, interpellant les fidèles comme les chefs d’État, et n’hésitant pas à recourir aux interviews et aux conférences de presse improvisées dans les avions.
 

Au sujet du préservatif

Jean-Paul II n’a jamais évoqué directement ce sujet. Mais il a souligné à plusieurs reprises, à propos de la lutte contre le sida, l’importance de la fidélité dans le mariage et, devant les jeunes de Kampala (Ouganda) en 1993, il a insisté sur la place de la chasteté parmi les moyens de lutter contre cette maladie.
 

La réhabilitation de Galilée

Galilée avait été condamné au XVIIe pour avoir soutenu que le soleil ne tournait pas autour de la terre. Pour montrer que l’Église, qui avait déjà reconnu son erreur de jugement, ne refuse pas le progrès scientifique, cela fut à nouveau solennellement reconnu en 1992 devant l’Académie pontificale des sciences.
 

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