Colombie : les quatre étapes du voyage apostolique
Le voyage du pape en Colombie, du 6 au 11 septembre 2017, a été présenté vendredi au Vatican. Un voyage en quatre étapes : Bogota, Villavicencio, Medellin et Carthagène. François célèbrera plusieurs messes, s’entretiendra avec les autorités et les représentants de l’Église locale, mais surtout il arrive en messager de la réconciliation et de la justice sociale dans un pays très divisé et inégalitaire. Il doit également plaider en faveur de la défense de l’environnement. Romilda Ferrauto, journaliste à Rome revient sur les principaux enjeux de ce déplacement.
L’enjeu de ce 20e voyage du pape à l’étranger ? « Il s’agira d’une visite pastorale », affirme inlassablement le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège. Sans nier que la réconciliation et la paix seront bien présentes à chacune des étapes, Greg Burke s’efforce de couper court aux spéculations des médias. « François souhaitait ce voyage. Le moment est arrivé. Pour en décrypter le but et la portée, il suffira, dit-il, d’écouter ses discours ».
Reste que ce déplacement intervient une semaine après la reconversion officielle des FARC en parti politique légal. Après plus d’un demi-siècle de conflit armé, qui a fait plus de 200 000 morts et des millions de déplacés, l’ex-rébellion marxiste des Forces armées révolutionnaires de Colombie a signé, il y a quelques mois, avec le gouvernement un accord certes historique mais aussitôt rejeté dans les urnes. Une grande rencontre de prière pour la réconciliation nationale est d’ailleurs prévue le 8 septembre en présence de victimes et d’acteurs de la guerre civile. A la demande du pape, elle aura la forme d’une liturgie de la parole.
Le pape s’efforcera de toucher les cœurs
En Colombie, la culture de la violence a des racines profondes, regrette Guzmán Carriquiry, Secrétaire de la Commission pontificale pour l’Amérique latine. C’est un pays marqué par la foi chrétienne, mais gangréné par la pauvreté, le narcotrafic, la corruption et l’impunité. Il a besoin d’une renaissance spirituelle, martèle Guzmán Carriquiry. C’est là que se situe tout l’enjeu de la visite de François… Ceux qui veulent réduire son voyage à ses aspects politiques font fausse route !
François connaît déjà la Colombie. Il l’a visitée à plusieurs reprises avant d’être élu pape. Surtout parce que c’est à Bogota, la capitale colombienne, que se trouve le siège du CELAM, le Conseil épiscopal latino-américain, au sein duquel Mgr Bergoglio a joué un rôle actif. C’est lui, notamment, qui a présidé à la rédaction du célèbre Document d’Aparecida, un texte majeur dont certains affirment qu’il est la clef de lecture de son ministère pontifical.
La crise vénézuélienne pourrait s’inviter dans les débats
En Colombie, le Saint-Père rencontrera le Comité directeur du CELAM, qui représente une vingtaine de Conférences épiscopales. Le rayonnement de son voyage aura donc une portée continentale. François pourra-t-il alors éviter d‘aborder la crise vénézuélienne qu’il suit de très près? Si Greg Burke répète qu’aucune rencontre formelle n’est prévue, Guzmàn Carriquiry répond en souriant : « En tout cas, deux cardinaux et des évêques vénézuéliens seront présents…Pas de rencontre officielle, mais des échanges informels, sans nul doute ».
Réconciliation, écologie et justice sociale
Autre grand axe : l’hommage à Saint Pierre Claver, jésuite espagnol, apôtre des esclaves noirs, au XVIIe siècle. En présence d’afro-américains – une population toujours marginalisée – le premier pape jésuite de l’histoire se recueillera devant ses reliques à Carthagène des Indes. Fidèle à lui-même, François visitera par ailleurs un des quartiers les plus pauvres de cette perle coloniale et touristique, et bénira deux œuvres sociales.
Les foules, assure-t-on, seront au rendez-vous : au moins 700 000 personnes sont attendues dans les rues de Bogota pour l’accueillir le jour de son arrivée. Cette visite suscite une attente extraordinaire, confirme Guzmàn Carriquiry. La défense de la nature sera l’un des thèmes dominants à côté de la réconciliation et de la dignité de l’homme. Une question cruciale dans ce pays où le problème de l’accès à la terre et de la préservation des ressources naturelles n’a toujours pas été réglé.
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Chers amis, priez pour moi et toute la Colombie où je me rendrai en voyage en signe de réconciliation et de paix.
— Pape François (@Pontifex_fr) 5 septembre 2017
La #papamobile utilisée par le #papeFrançois à #PanamaCity vient de #Colombie c'est celle que le pape a utilisée lors de son voyage en Colombie en septembre 2017: le véhicule avec protection anti-UV est arrivé dans un avion Hercules des forces aériennes de Colombie pic.twitter.com/co15uFFRDF
— Zenit Français (@zenitfrancais) January 23, 2019