Dernière messe des Cendres pour Benoît XVI

Mercredi 13 février 2013, en la Basilique vaticane, le pape Benoît XVI a présidé la procession pénitentielle d’entrée en Carême, célébré la messe et imposé les cendres.
 
« La tradition romaine…prévoit que la première des étapes du Carême se déroule en la Basilique de Sainte-Sabine. Mais les circonstances » ont suggéré de nous retrouver ici, « nombreux autour de la tombe de l’Apôtre Pierre, pour solliciter son intercession en faveur de l’Eglise, qui vit un passage délicat » de son histoire. « C’est pour moi l’occasion de vous remercier tous, et en particulier les fidèles du diocèse de Rome, alors que je m’apprête à conclure mon ministère pétrinien en vous demandant de prier pour moi. Les lectures que nous venons d’entendre montrent que nous sommes appelés à manifester concrètement la grâce de Dieu durant le Carême. L’Eglise repropose tout particulièrement l’appel que le Prophète Joël lançait à Israël: Ainsi dit le Seigneur. Revenez à moi, de tout coeur, dans le jeûne, les pleurs et les lamentations. Ce de tout coeur doit être souligné car il signifie le fond de nos pensées et de nos sentiments, de nos décisions, de nos choix et actions… Mais ce retour à Dieu est-il possible? Certes car la force nécessaire ne dépend pas de nous. Elle vient du coeur de Dieu et de la force de sa miséricorde… Mais ce retour à Dieu n’est réalisé dans nos vies que lorsque la grâce du Seigneur la pénètre en nous donnant la force de lacérer nos coeurs », selon la formule de Joël: « Lacérez vos coeurs et non vos vêtements! Aujourd’hui aussi, nombreux sont ceux tout prêts à se lacérer les vêtements face aux scandales et aux injustices, ceux commis par autrui. Mais peu sont ceux à sembler disponibles à peser sur leur conscience et leurs intentions, en laissant le Seigneur transformer, raviver et convertir leur coeur. Revenir à Dieu de tout coeur est également un appel à la communauté… Sonnez du cor sur Sion, proclamez un jeûne solennel, convoquez un rassemblement sacré… La dimension communautaire est en effet une dimension essentielle pour la foi et la vie chrétienne… C’est pourquoi il est important de s’en souvenir et de le vivre durant le Carême. Chacun doit être certain qu’on ne s’engage pas seuls sur la voie de la pénitence, mais avec nos frères et soeurs en Eglise ».
 

Dépasser individualités et rivalités

Le Prophète Joël s’arrête ensuite sur la prière des prêtres, qui les larmes aux yeux priaient Dieu en le suppliant de ne pas exposer Israël à la dérision du monde, des peuples qui auraient dit: Où est leur Dieu? « Cette prière permet de méditer l’importance du témoignage de la foi et de la vie chrétienne pour chacun de nous et nos communautés, l’importance de la manière dont nous présentons le visage de l’Eglise, parfois défiguré. Je pense aux blessures infligées à l’unité de l’Eglise, aux divisions du corps ecclésial. Vivre le Carême accroît l’intensité et la visibilité de la communion ecclésiale, permet de dépasser individualités et rivalités, de lancer un signe humble et précieux en direction des personnes éloignées de la foi ou indifférentes. Voici un moment favorable, voici le jour du salut? Ces paroles de Paul aux chrétiens de Corinthe constituent pour nous un rappel fort à une priorité qui n’admet ni absence ni inertie.

Le terme d’heure, plusieurs fois répété, signifie que l’occasion ne saurait être manquée, car elle nous est offerte d’une manière unique et non reproposée. Le regard de l’Apôtre se concentre sur le partage par lequel le Christ a voulu caractériser son existence, qui embrasse l’humanité toute entière afin de prendre en charge le péché des hommes… La réconciliation nous a été offerte à prix fort, celui de la Croix sur laquelle fut cloué le Fils incarné de Dieu. Nos racines de notre justification sont dans cette immersion de Dieu dans la souffrance humaine et dans l’abysse du mal. Retourner de tout coeur à Dieu dans le Carême signifie passer par la Croix, suivre le Christ sur le chemin du Calvaire, jusqu’au don total de soi… Dans le passage de l’Evangile de Matthieu baptisé discours de la montagne Jésus cite les trois pratiques fixées par la loi mosaïque: la charité, la prière et le jeûne. Ce sont des indications traditionnelles du temps du Carême qui permettent de répondre à l’invitation du retour cordial à Dieu. Mais Jésus a souligné la qualité et la vérité du rapport avec Dieu, ce qui qualifie l’authenticité du geste religieux. C’est pourquoi il a dénoncé l’hypocrisie religieuse, le goût de l’apparence, la recherche des applaudissements et de l’approbation. Le serviteur véritable ne se sert pas lui-même ni ce qui est public, mais son Seigneur, en simplicité et générosité… Moins nous rechercherons notre gloire au profit de la recherche de ce qui est juste aux yeux de Dieu, plus notre témoignage sera plus incisif. La récompense du juste est Dieu lui-même, de lui être unis ici-bas, sur le chemin de la foi, à la conclusion de la vie, dans la paix et dans la lumière de sa rencontre à jamais ».

Source : VIS du 14 février 2013

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