Discours de Gabriel de Broglie, chancelier de l’Institut au collège des Bernardins

Très Saint -Père,

A l’invitation de Son Eminence Monseigneur le Cardinal Vingt -Trois, il m’échoit l’honneur de présenter à Votre Sainteté l’assemblée réunie ici en cette circonstance exceptionnelle. Les personnalités qui la composent sont issues des différents cénacles de la réflexion et de la création, des sociétés savantes, des organismes de recherche, des institutions et collèges, des universités, des compagnies académiques. Elles forment, dans leur diversité, un parlement du monde savant et peut -être plus largement encore des assises de la pensée indépendantes.
La circonstance nous remplit de bonheur. Elle nous permet d’accueillir Votre Sainteté lors de sa première visite officielle à Paris, et nous ne saurions oublier qu’en acclamant le Souverain Pontife nous saluons ici respectueusement et chaleureusement l’un des nôtres, un collègue, un confrère.
Notre bonheur aussi est d’assister à l’inauguration d’un superbe collège, un collège au sens médiéval du terme, réunissant intellectuels, artistes, étudiants et publics de tous horizons pour l’approfondissement des connaissances, le rapprochement des expériences, la compréhension des convictions de chacun.
Conçu par le Cardinal Jean – Marie Lustiger, lancé par le Cardinal André Vingt -Trois, ce grand vaisseau ancré depuis près de huit siècles sur les rives de la Seine, près de Notre¬ Dame, porte les espoirs de ceux qui s’interrogent sur le sens de la vie. Nous tous qui participons aux activités et aux institutions culturelles, nous formons les vœux les plus ardents pour le succès de ce prestigieux foyer de rayonnement du Diocèse de Paris.
Nous sommes réunis surtout, Très Saint – Père, pour entendre les paroles de Votre Sainteté. Nous vivons dans un monde violent et déréglé, qui semble ne se référer – quand il se réfère à quelque chose – qu’à des principes traditionnels mais abstraits, à des formules anciennes mais vide de sens. Partout dans le monde, les interrogations les plus graves naissent précisément de ce décalage entre les discours et les réalités. Les récents enseignements de Votre Sainteté se donnent pour objet d’y répondre. Ils portent sur l’espérance dans ses relations avec la foi, la raison et la liberté. Nos propres travaux menés en toute honnêteté intellectuelle dans les différentes instances et les différentes disciplines auxquelles nous appartenons nous amènent inévitablement à nous poser de telles questions.
L’Institut de France, qui, de tout temps, pratique en son sein le croisement des savoirs et le brassage des opinions, est fier que son représentant soit invité à témoigner ici, en présence de tous, de l’alliance qui s’établit alors naturellement entre tous les hommes de bonne foi, et à vous assurer, Très Saint – Père, que c’est avec une extrême attention et dans un grand recueillement que nous recevons votre message de spiritualité et de modernité.

Gabriel de BROGLIE

Vendredi 12 septembre

Vendredi 12 septembre

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