Les pardons bretons
Par Bénédicte Bouley
Entre folklore et sacralité
Ces traditions religieuses ancestrales trouvent aujourd’hui un regain grâce au rôle de nombreuses associations. Leur caractère social et identitaire est clairement manifesté, comme le prouve la fête populaire qui les clôt : les danses bretonnes viennent mêler le profane au sacré. Traditions vivantes mêlant folklore et sacralité, les pardons sont donc bien une raçine pour l’identité bretonne.
1 200 pardons bretons
Tous ne s’équivalent pas cependant : de grands pardons tels que celui de Sainte Anne d’Auray rassemblent des milliers de personnes et touristes, mais la majorité sont des petits pardons pleins de ferveur religieuse. Parmi les plus connus, nous pouvons citer le pardon de Saint-Yves à Tréguier (22) le troisième dimanche de mai, celui de Notre-Dame de Bon-Secours à Guingamp (22) le premier dimanche de juillet, de la Saint-Guénolé à Batz-sur-Mer (44) le premier dimanche d’août ou encore celui de Notre-Dame du Folgoët (29) au Folgoët le premier dimanche de septembre.
Certains pardons s’échelonnent sur tout un territoire. Certains suivent de longs itinéraires appelés « troménies » (tour du territoire du saint, en breton). Ainsi de la « Grande Troménie de Locronan » (deuxième dimanche de juillet) qui, tous les six ans, suit un parcours de 12 kilomètres ponctué de chapelles votives improvisées. Mais le plus connu et celui qui a le plus d’ampleur est bien le Tro-Breiz, « le tour de Bretagne ». Depuis le XIIe siècle, les sept saints fondateurs des évêchés armoricains sont vénérés dans un parcours de plus de 500 kilomètres reliant leurs tombeaux aux sept évêchés : Samson à Dol, Malo à Saint-Malo, Brieuc à Saint Brieuc, Tugdual à Tréguier, Pol-Aurélien à Saint-Pol-de-Léon, Corentin à Quimper et Patern à Vannes.
Le regain de cette tradition a par ailleurs vu l’apparition de nouveaux pardons insolites, fruits de la société contemporaine : le pardon islamo-chrétien au Vieux-Marché (22) le quatrième dimanche de juillet, créé en 1954, symbolisant le rapprochement de l’Islam et de la Chrétienté, ou encore, depuis 1979, le pardon de la Madone des Motards à Porcaro (56) le 15 août, au cours duquell le recteur bénit les motos.