Avec les chrétiens de Qaryatayn, oasis dans le désert de Syrie
Membre de la Fraternité Chrétienne Sarthe-Orient (FCSO), association qui œuvre pour une solidarité spirituelle et matérielle avec les chrétiens d’Orient, François Le Forestier était présent à l’aéroport pour accueillir la famille syrienne.
Qaryatayn ? « C’est une petite ville, située entre Damas et Palmyre, pas très loin de Homs » précise François. C’est dans cette paroisse syrienne qu’il s’est fiancé et qu’il a suivi sa préparation au mariage, accompagné par le Père Jacques Mourad, curé et supérieur du monastère de Mar Elian.
Installés au Mans où il a grandi, François et Diane ont rejoint la communauté paroissiale de Notre-Dame de la Couture, jumelée avec celle de Qaryatayn. De leur attachement fort à la Syrie découle cet engagement au sein de la Fraternité Chrétienne Sarthe-Orient. Leur implication donne une tonalité encore plus personnelle aux liens déjà créés.
Pour vaincre le sentiment d’isolement et « d’abandon » aggravé par le conflit armé, les échanges s’intensifient entre paroissiens Français et Syriens. Le jumelage prend la forme d’une prière réciproque (chapelet du mercredi, intention lors de la prière universelle, messe mensuelle du vendredi). Puis l’entraide matérielle s’organise car à l’hiver 2015, la ville est aux mains de Daech. « Qaryatayn et le couvent sont devenus un lieu-refuge pour les villageois alentour ».
« Le premier fruit du jumelage est une ouverture du cœur à une réalité d’Eglise souffrante, relit François. Elle a entraîné un élan de charité qui s’est concrétisé par le partage des biens. Je pense aussi que cela nous renforce dans notre foi. Dans un contexte dur, le Seigneur nous permet de mieux le connaître ».
Un nouveau petit miracle
En juillet, l’arrivée de la famille syrienne, grâce aux Couloirs humanitaires, est vécue comme un nouveau petit miracle. « Nous avons beaucoup prié pour ces familles en grand danger », se souvient François. Enlevé par Daech en mai 2015, le Père Mourad aura été captif 4 mois et 20 jours.
Une vingtaine de familles d’Orient est désormais présente dans la Sarthe. Pour elles, une messe mensuelle est célébrée en rite maronite, à la chapelle de la Visitation, au cœur du Mans, par le Père Malek Chaieb, un prêtre libanais basé à Angers. « Elle est pleine à chaque fois ». Si ce n’est pas leur rite, c’est du moins leur langue maternelle. Des locaux ont été mis à disposition pour leur permettre des rencontres conviviales. Grâce aux Scouts ou au MEJ, les enfants et les jeunes participent aussi à la vie de l’Eglise locale.
Sa prière
« Les frères étaient assidus à l’enseignement des Apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières. La crainte de Dieu était dans tous les cœurs à la vue des nombreux prodiges et signes accomplis par les Apôtres. » Pour François, cette citation des Actes des Apôtres (2, 42‑47) guide son engagement au sein de la FCSO.