Témoignages de « Goumiers »

15.000 jeunes, âgés de 20 à 35 ans, ont participé aux raids « Goums » depuis leur création en 1970.

Marie, 23 ans, étudiante en médecine

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Les fruits de ce Goum furent nombreux et en même temps se rattachent pour la plupart à ce mot : la paix du coeur. La marche, la pauvreté, le silence, la prière, la fraternité, la simplicité, tout cela a comblé en mon esprit toujours torturé et agité une soif de paix, tel que je ne l’avais jamais expérimenté avant. Je savais que Dieu m’attendait à ce Goum pour me combler, mais je ne pensais pas qu’il saurait aussi bien répondre au désir profond de mon coeur ! On peut aussi y ajouter les amitiés profondes et vraies qui se sont créées, sans artifices ni maquillage, car dans le désert, on est vraiment soi même et on ne joue pas avec le regard des autres…Les superbes paysages de cette sauvage région des Causses furent aussi pour moi un régal dont je ne me suis jamais lassée, et qui m’ont beaucoup aidé à prier et faire le vide en moi.
 

Père Benoît Lemoine, 47 ans, prêtre du diocèse de Meaux

J’ai connu les Goums par ma mère : Michel Menu était le chef de troupe de ses frères, à Versailles. L’été 1983, un article dans l’hebdomadaire « Famille Chrétienne », une semaine de libre à la fin de l’été : je me suis inscrit. Le côté « nature » et « aventure » m’avait plu, a priori. Au premier Goum, j’ai découvert un homme : Michel Menu, dans son silence. Puis la notion du temps que je n’avais pas encore bien précise : une heure de prière sans montre, le lever du soleil comme réveil, dormir à la belle étoile. Ensuite, le reste : la « djel » et son sens, la progression dans la semaine, la diversité de la nature humaine devant l’adversité, la vie spirituelle chez les autres, la beauté de la nature sous tous les temps et en toutes saisons, le charme incomparable du désert marocain, l’âpreté de la vie spirituelle du désert, des prêtres forts différents avec des approches diverses. Je crois que j’ai pu mieux voir le prêtre au quotidien, son humanité et la grâce qui travaille avec. Le temps du Goum est une respiration de tout mon être, une sorte de retraite pour moi aussi. Et pendant un temps donné de mon ministère, c’est le seul lien avec cette tranche d’âge.
 

Ségolène et Yannick, 32 et 33 ans, jeunes parents

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Nous avons eu la grâce de nous rencontrer en Goum, c’était à l’été 2004, sur les Causses. La première expérience Goum pour moi, la sixième pour Yannick. Notre rencontre…le Goum fut cet espace où notre coeur s’est ouvert aux dimensions qu’il traversait : ce désert ! Un désert où marcher, contempler, prier, rencontrer l’Autre en vérité, sont autant de moyens de nous bousculer, de grandir, et de nourrir l’âme assoiffée. Notre sentier d’alliance. Le Goum fut le lieu où nous avons décidé de venir confier nos questions, nos attentes dans le coeur de Dieu. Notre existence commune…se mettre au service, se mettre en présence… actions familières en Goum, que nous tentons, au quotidien, dans notre foyer, de vivre. Avec humilité et simplicité, persévérance et confiance.
 

Soeur Marie-Lys, religieuse de la communauté des moniales Cisterciennes de Boulaur

Solitude, beauté, silence : ces trois caractéristiques de la spiritualité du désert sont aussi celles des Goums. Trois des caractéristiques recherchées également par les moines et moniales cisterciens. La petite abbaye de Rieunette, nichée dans un creux de vallée, au coeur d’une forêt de chênes verts et de pins depuis le XIIème siècle en est une preuve, et une preuve bien vivante depuis qu’un essaim, venu de l’abbaye de Boulaur, est venu s’y installer en 1998.
Solitude, beauté, silence : trois expériences vécues lors de mes Goums de 1986 et 1987 en Espagne et sur les Causses et qui sont toujours pour moi aujourd’hui, moniale à Rieunette, des moyens d’accès à la recherche de Dieu. La solitude crée en nous un manque, un désir, un espace. Elle permet, en s’éloignant de toute sollicitation extérieure, d’accueillir Celui qui est présent au plus intime de nous-mêmes. De cette intimité nait un immense amour, à partager dans la relation fraternelle. La beauté des paysages traversés nous parle du Créateur. Beauté d’autant plus goûtée qu’elle est un lieu de vie, lieu d’effort, lieu de combat aussi. Elle est lumière de Dieu reconnue en nous, dans nos compagnons de route, et dans sa création. Le silence, support de la méditation, conduit alors à la contemplation et ouvre l’oreille du coeur à l’écoute de Dieu et de nos proches. Quoi d’étonnant alors à ce que les liens tissés lors de ces raids soient ceux du service, de l’attention discrète à l’autre, de la joie partagée et finalement d’une amitié profonde et qui pour moi dure depuis près de 25 ans.
 

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Claire et Jean-Baptiste Varnier : un couple, deux goumiers

Claire et Jean-Baptiste Varnier habitent Lesneven et ont par deux fois réalisé des raids goums. Comme des milliers de jeunes l’ont fait avant eux depuis plus 40 ans, ils ont parcouru les plateaux désertiques des Causses, accomplissant durant huit jours l’expérience d’une joyeuse ascèse en compagnie d’une quinzaine de compagnons. Voyage à la recherche de l’Absolu.

Lire leur témoignage sur le site du diocèse de Quimper et Léon

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